La situation sécuritaire à Uvira, dans le Sud-Kivu, atteint un niveau de tension critique. La Dynamique des acteurs pour les questions de la Patrie (DYNAP) exige la fin immédiate de la collaboration entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les combattants Wazalendo. Cette alliance, jugée contreproductive, serait à l’origine des récentes violences ayant paralysé la ville.
Pour Sylvano Safari, coordonnateur de la DYNAP RDC, cette collaboration représente une dérive dangereuse. Il dénonce une perte de souveraineté et un affaiblissement alarmant de l’autorité étatique. « Uvira n’est plus pleinement sous contrôle de l’État », affirme-t-il, mettant en garde contre un risque réel de glissement vers une guerre civile.
Les récents heurts entre FARDC et Wazalendo ont causé la mort d’au moins sept personnes. Un bilan provisoire qui pourrait s’alourdir selon les sources locales. Plusieurs blessés sont également à déplorer, plongeant la région dans un climat de deuil et d’incertitude.
La nomination du général Olivier Gasita comme commandant des opérations de la 33ᵉ région militaire cristallise les tensions. Les Wazalendo et une partie de la population s’opposent farouchement à cette décision. Ils suspectent l’officier de jouer un double jeu avec les rebelles du M23, l’accusant d’avoir contribué à la chute de Bukavu.
Face à ces accusations, le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, maintient sa position. Il réaffirme la confiance de l’armée et des autorités congolaises envers le général Gasita. La contestation de sa nomination serait une « manœuvre des ennemis de la République » selon lui.
La vie socio-économique d’Uvira est paralysée depuis une semaine. Les commerces restent fermés, les marchés désertés, et la circulation quasi inexistante. Cette paralysie affecte profondément une population déjà éprouvée par des années de conflits répétés.
La DYNAP RDC appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités. L’État doit redevenir le seul garant de la sécurité et de l’ordre républicain. La tolérance envers les groupes armés non étatiques, quelles que soient leurs justifications, ne fait qu’affaiblir l’autorité congolaise.
Comment sortir de cette impasse sécuritaire ? Le rétablissement effectif de l’autorité étatique apparaît comme la seule solution viable. Reprendre le contrôle des zones sous influence des groupes armés locaux devient une urgence absolue pour éviter l’escalade.
La communauté internationale observe avec inquiétude cette nouvelle flambée de violence dans l’est de la RDC. Les partenaires du pays suivent de près l’évolution de cette crise qui menace la stabilité régionale déjà fragile.
La population d’Uvira, prise en étau entre les différentes factions, vit dans la peur constante. Les civils paient le prix fort de ces confrontations, appelant à une résolution rapide du conflit qui les prive de leurs moyens de subsistance et de leur sécurité fondamentale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net