Le septième sommet extraordinaire de la CEEAC, tenu ce dimanche 7 septembre 2025 à Sipopo en Guinée Équatoriale, aura-t-il marqué un tournant décisif pour la sécurité en Afrique centrale? La présence du Président Félix Tshisekedi parmi ses pairs régionaux témoigne de l’urgence d’une coordination renforcée face aux défis sécuritaires persistants.
Les Chefs d’État ont unanimement appelé à la mise en œuvre immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, texte considéré comme le socle indispensable à toute avancée vers la pacification de la région. Cette position commune constitue un signal fort adressé à la communauté internationale, mais soulève une question cruciale: cette unité affichée se traduira-t-elle par des actions concrètes sur le terrain?
La situation sécuritaire en République démocratique du Congo, particulièrement dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, a occupé une place centrale des discussions. Un rapport détaillé a exposé la réalité alarmante de territoires toujours sous contrôle de groupes armés, dont certains bénéficieraient de soutiens extérieurs. La persistance de cette occupation illégale interroge sur l’efficacité des mécanismes régionaux de sécurité existants.
Le sommet a salué les efforts des processus de Lomé, Doha et Washington, reconnaissant ainsi la multiplicité des initiatives en cours. Cependant, cette dispersion des médiations ne risque-t-elle pas de diluer l’efficacité des actions entreprises? La coordination entre ces différentes démarches apparaît plus que jamais comme un impératif.
Sur le plan institutionnel, le renouvellement de la gouvernance de la CEEAC avec la désignation d’Ézéchiel Nibigira à la tête de la Commission pour les cinq prochaines années ouvre une nouvelle page. Le Burundais devra faire preuve de leadership pour transformer les déclarations d’intention en résultats tangibles, particulièrement dans le dossier congolais.
La résolution 2773 de l’ONU, au cœur des discussions, représente désormais le test décisif de la crédibilité collective de la CEEAC. Sa mise en œuvre effective conditionnera non seulement la stabilisation de l’Est de la RDC, mais aussi la légitimité future de l’organisation régionale comme acteur capable de répondre aux crises sécuritaires.
Alors que le sommet de Sipopo s’achève, les attentes des populations de l’Afrique centrale restent immenses. La véritable mesure du succès de cette rencontre ne résidera pas dans les communiqués publiés, mais dans la capacité des États membres à traduire leurs engagements en actions concrètes sur le terrain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net