Dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le vice-Premier ministre Jacquemain Shabani a réaffirmé mardi l’engagement gouvernemental en faveur de l’accord de Doha. Lors d’un briefing organisé à Kinshasa, le ministre de l’Intérieur a détaillé les mesures concrètes entreprises par l’exécutif pour appliquer les dispositions de cet accord crucial.
« Le gouvernement a déjà mobilisé des experts techniques pour la mise en œuvre des mesures de confiance, particulièrement concernant la libération des prisonniers par les différentes parties », a déclaré Jacquemain Shabani. Cette annonce intervient alors que les violations des cessez-le-feu se multiplient sur le terrain, créant un décalage saisissant entre les discours politiques et la réalité militaire.
Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a pour sa part insisté sur l’impératif du respect du cadre juridique congolais dans l’application de ces mesures. « Toutes les dispositions doivent s’opérer dans le strict respect de notre législation nationale », a-t-il martelé, soulignant la souveraineté de l’État congolais dans ce processus de paix.
Pendant que les autorités congolaises multiplient les déclarations d’intention à Kinshasa, la situation sécuritaire dans les Kivu continue de se dégrader. Les combats entre les rebelles du M23 – soutenus selon les autorités congolaises par le Rwanda – et les forces gouvernementales appuyées par les Wazalendo connaissent une intensification préoccupante.
L’armée congolaise dénonce ces offensives comme une « violation flagrante » des différents accords de paix, notamment ceux de Washington et de Doha. Cette contradiction entre la poursuite des hostilités et les discussions diplomatiques soulève des questions cruciales sur l’efficacité réelle du processus de paix.
L’accord de Doha, censé instaurer une paix durable dans l’Est de la RDC, semble ainsi pris en étau entre les impératifs politiques et la réalité militaire. La communauté internationale observe avec attention cette situation complexe, où chaque violation risque de compromettre des mois de négociations diplomatiques.
Le gouvernement congolais joue-t-il sa crédibilité sur ce dossier? La persistance des combats malgré les engagements de Doha interroge sur la marge de manœuvre réelle des autorités de Kinshasa face aux groupes armés et à leurs supposés soutiens étrangers.
Alors que les experts travaillent à l’application des mesures de confiance, la population civile continue de payer le prix fort de ce conflit qui semble s’enliser. Le processus de paix dans l’Est de la RDC ressemble de plus en plus à un puzzle complexe où chaque pièce diplomatique doit s’articuler avec une réalité sécuritaire volatile et imprévisible.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net