À Kinshasa, l’avenue Abattoir, principale artère reliant le boulevard Lumumba à la commune de Masina, n’est plus qu’un champ de ruines. Les automobilistes qui empruntent ce trajet quotidiennement décrivent une véritable épreuve. « C’est comme conduire sur un champ de bataille », témoigne un chauffeur de taxi, épuisé. Les nids-de-poule s’étendent sur près de 500 mètres dès l’entrée, transformant la chaussée en un terrain impraticable dès les premières gouttes de pluie.
La situation empire à hauteur de l’église Arche, où la route est littéralement coupée en deux. Seule une bande étroite permet encore la circulation, obligeant poids lourds et voitures à se partager un espace minuscule. Résultat : des embouteillages monstres, des retards interminables, et une usure accélérée des véhicules. Comment une artère aussi vitale a-t-elle pu être abandonnée à ce point ?
Pourtant, l’avenue Abattoir est stratégique. Elle doit rejoindre l’avenue Sep Congo en construction, elle-même connectée au boulevard Lumumba via le Saut-de-mouton Bitabe. Un projet censé désengorger le district de la Tshangu, souvent paralysé par les bouchons. Mais dans son état actuel, elle aggrave plutôt la congestion. Les habitants de Masina se sentent oubliés, livrés à eux-mêmes face à l’indifférence des autorités.
Et le pire pourrait être à venir. Le RENATELSAT annonce de fortes pluies pour la prochaine saison, risquant de provoquer des inondations et des érosions encore plus destructrices. Sans intervention urgente, cette route détériorée deviendra un piège pour ses usagers. Les appels se multiplient pour une réhabilitation en urgence, mais jusqu’ici, rien n’a été fait. La population attend, impuissante, que l’État prenne enfin ses responsabilités.
Cette négligence pose une question plus large : jusqu’à quand les infrastructures de Kinshasa continueront-elles de se dégrader, mettant en danger des vies et freinant le développement économique ? L’avenue Abattoir n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres. Elle symbolise le défi colossal auquel fait face la capitale congolaise pour moderniser ses réseaux routiers et garantir la sécurité de ses citoyens.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd