La visite de Sheikh Almansour Bin Jabor Bin Jassim Al Than à Kinshasa ce mardi 2 août 2025 marque un tournant décisif dans les relations économiques entre le Qatar et la République Démocratique du Congo. Cet événement s’inscrit dans le cadre d’une tournée africaine ambitieuse couvrant sept pays, où le dignitaire qatari annoncera la signature d’accords bilatéraux stratégiques et le déblocage d’investissements majeurs.
Accueilli par le vice-premier ministre des transports Jean-Pierre Bemba Gombo à l’aéroport international de Ndjili, Sheikh Almansour dirige une délégation de 19 experts internationaux couvrant des secteurs clés comme l’énergie, l’agriculture, les mines et les infrastructures. Cette composition reflète la volonté qatarie d’établir des partenariats structurels plutôt que de simples injections financières.
Les accords bilatéraux Qatar Congo représentent le fruit de mois de négociations diplomatiques intensives. Selon les documents consultés, il s’agit d’un « projet historique » visant à créer des synergies gagnant-gagnant entre les gouvernements et les acteurs économiques des deux nations. Mais quelles implications concrètes ces accords auront-ils pour le développement de la RDC ?
Le Qatar, grâce à son fonds souverain, cherche à diversifier ses investissements hors des hydrocarbures. L’Afrique représente un terrain privilégié pour cette stratégie, avec la RDC comme pierre angulaire en raison de son immense potentiel minier et agricole. Les investissements Qatar Afrique pourraient ainsi catalyser le développement de chaînes de valeur locales tout en assurant au Qatar un accès stratégique aux ressources naturelles.
La présence de membres de la famille royale Qatar RDC à Kinshasa témoigne de l’importance accordée à ce partenariat. Sheikh Almansour, figure influente de la cour qatarie, ne se déplace généralement que pour des dossiers prioritaires. Son implication personnelle garantit un suivi de haut niveau des projets annoncés.
Cette visite intervient dans un contexte géopolitique où les puissances moyennes cherchent à renforcer leur influence en Afrique subsaharienne. Le Qatar, déjà présent dans plusieurs pays francophones, semble vouloir accélérer sa pénétration économique face à la concurrence turque, émiratie et chinoise.
Les secteurs ciblés par la coopération économique Qatar RDC correspondent aux priorités du gouvernement congolais : infrastructures de transport, énergie renouvelable, transformation minière et sécurité alimentaire. Reste à voir si les modalités de ces partenariats préserveront les intérêts nationaux à long terme.
Les observateurs notent que le timing de cette tournée coïncide avec la relance de plusieurs mégaprojets en RDC, dont le barrage Inga III et les corridors miniers. Le Qatar pourrait apporter non seulement des capitaux mais aussi l’expertise technologique nécessaire à leur réalisation.
Cette nouvelle dynamique dans les relations bilatérales pourrait reconfigurer les équilibres régionaux. La RDC, souvent perçue comme un géant aux pieds d’argile, trouverait dans le Qatar un partenaire capable de financer sa transformation structurelle sans les conditionnalités souvent associées aux institutions financières traditionnelles.
Le succès de cette coopération économique Qatar RDC dépendra cependant de la capacité des deux parties à concilier rentabilité des investissements et développement inclusif. Les attentes sont immenses côté congolais, où la population espère des retombées tangibles en termes d’emplois et d’infrastructures.
Alors que Sheikh Almansour entame sa tournée africaine, tous les regards sont braqués sur Kinshasa où se joue peut-être l’avenir économique de la région. La suite des événements montrera si ces annonces se concrétiseront en projets structurants ou resteront des déclarations d’intention.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
