Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 approche à grands pas en République Démocratique du Congo, un silence inquiétant règne devant les portes scellées de l’Institut du Bureau Africain des Sciences de l’Éducation (BASE) à Kisangani. Comment une institution éducative, patrimoine de l’Union Africaine, peut-elle se retrouver fermée par la police nationale à la veille de la reprise des classes ?
Le 20 août dernier, vers 8h30, le préfet des études Luc Ngongo vivait une scène pour le moins surprenante : une voiture 4×4 de la Police Nationale Congolaise faisait irruption dans l’établissement en pleine période d’inscription des élèves. Conduit à la brigade judiciaire puis au parquet général, il ne sera relâché que tard dans la soirée, laissant derrière lui une école mise sous scellés.
Cette mesure brutale intervient dans un contexte particulièrement sensible. La rentrée scolaire 2025 en RDC représente un moment crucial pour des milliers d’élèves de la Tshopo, qui voient ainsi compromis leur droit fondamental à l’éducation. Les enseignants et parents d’élèves, désemparés, dénoncent dans un mémorandum déposé au cabinet du gouverneur une décision qui « impacte négativement l’avenir des enfants de la province ».
Mais quelle est donc l’origine de ce conflit qui prive des élèves de leur école ? Selon nos informations, le scellage de l’Institut BASE serait lié à un contentieux opposant l’établissement à d’anciens employés licenciés. Ces derniers auraient obtenu en mars 2018 un arrêté de cession du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel – une décision vivement contestée par l’Union Africaine.
Le représentant spécial de l’organisation panafricaine est d’ailleurs intervenu à deux reprises, en 2018 et tout récemment le 21 août 2025, pour rappeler le statut particulier de cet établissement. Dans des correspondances adressées aux ministres de tutelle, l’Union Africaine réaffirme que l’Institut BASE, bien qu’implanté à Kisangani, appartient à son patrimoine et ne peut faire l’objet de spoliation.
Cette situation pose des questions fondamentales sur la protection du patrimoine éducatif africain et le respect des engagements internationaux. Alors que la RDC s’efforce d’améliorer son système éducatif, comment expliquer qu’une institution sous égide de l’Union Africaine puisse être fermée arbitrairement ?
Les élèves et enseignants de l’Institut BASE attendent maintenant une solution rapide qui leur permettra de retrouver leurs salles de classe. Leur avenir éducatif ne devrait-il pas primer sur des querelles administratives ? La réponse des autorités provinciales et nationales sera déterminante pour des centaines de familles de la Tshopo qui croyaient en une rentrée scolaire sereine.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
