Le football congolais vit l’une de ses plus graves crises institutionnelles. Le Tout-Puissant Mazembe a une nouvelle fois saisi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), intensifiant son bras de fer avec la Fédération congolaise de football (FECOFA). Le cœur du litige ? L’arrêt controversé du championnat national à la 16e journée, une décision que le club lubumbasien qualifie de violation flagrante des règlements en vigueur.
Dans un communiqué cinglant rendu public ce mardi, les dirigeants du club aux cinq coupes d’Afrique dénoncent des « pressions extérieures » et des manœuvres inacceptables. Le TP Mazembe refuse catégoriquement de cautionner ce qu’il considère comme une décision illégale. Comment en est-on arrivé à une telle impasse ? La réponse se trouve dans les contradictions de la FECOFA elle-même.
Après avoir initialement ordonné le respect de la décision du TAS, la Fédération aurait tenté de faire marche arrière, créant un flou juridique préjudiciable à l’ensemble du football congolais. Cette volte-face suspecte soulève des questions fondamentales sur la gouvernance du sport roi en RDC. Le Mazembe, dans sa ligne de mire, pointe du doigt cette incohérence administrative qui mine la crédibilité des compétitions nationales.
La tension a atteint son paroxysme lors de la réunion convoquée par le comité de normalisation de la FECOFA. Réunissant LINAFOOT et l’ADFCO, cette rencontre visait à désigner les représentants congolais aux compétitions interclubs de la CAF. Absent délibérément, le Mazembe a qualifié l’événement de « mascarade », une tentative de légitimer l’arrêt illégal du championnat. Une position ferme qui illustre la détermination du club à ne pas transiger avec ses principes.
« Aucune pression, aucune manœuvre ne détournera le TPM de sa ligne de conduite : le respect du droit et de l’éthique », clame le communiqué du club. Cette phrase résonne comme un manifeste pour la régularité des compétitions et le mérite sportif. Le Mazembe se pose en gardien de l’intégrité du football congolais, prêt à aller jusqu’au bout pour défendre ses convictions.
Les conséquences de ce litige sportif en RDC sont immédiates et palpables. La CAF, dans l’attente d’une résolution du conflit, n’a toujours pas officialisé les clubs congolais qualifiés pour ses compétitions. L’incertitude plane sur la participation des représentants de la RDC, mettant en péril des mois de preparation et d’investissements. Le football congolais risque-t-il de payer le prix de ce conflit institutionnel ?
Cette nouvelle plainte devant le TAS représente un tournant décisif dans le litige qui oppose le Mazembe à la FECOFA. Elle témoigne de l’opiniâtreté du club à faire prévaloir le droit sportif. L’enjeu dépasse largement le simple cadre d’une saison tronquée : c’est l’avenir même de la gouvernance du football congolais qui se joue dans cette affaire.
La balle est désormais dans le camp de la justice sportive internationale. Sa décision pourrait créer un précédent déterminant pour l’ensemble des litiges sportifs en RDC. En attendant, le championnat national reste suspendu, les clubs dans l’expectative, et les supporters condamnés à l’attente. Une situation bloquée qui n’honore pas le football congolais, pourtant riche d’un potentiel immense.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net