Dans un contexte de tensions sociales persistantes, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a adressé une injonction ferme au Gouvernement lors du Conseil des ministres du 22 août. Le chef de l’État exige la garantie d’une rentrée scolaire apaisée, tout en ordonnant une évaluation rigoureuse des engagements pris auprès des partenaires sociaux. Cette double requête présidentielle intervient alors que le secteur éducatif congolais reste marqué par des revendications salariales et des conditions de travail précaires.
Le porte-parole gouvernemental Patrick Muyaya a relayé la position présidentielle avec une gravité mesurée : « Le Président de la République tient à la stabilité sociale qui constitue l’un des piliers essentiels de la paix et du développement durable de notre pays ». Une déclaration qui sonne comme un rappel à l’ordre pour un exécutif parfois accusé de laxisme dans le traitement des dossiers sociaux.
Comment le gouvernement compte-t-il concilier les impératifs budgétaires avec les attentes légitimes des enseignants ? La question demeure entière alors que le Premier ministre a reçu mandat de convoquer urgemment les ministres concernés. L’objectif affiché : établir une feuille de route réaliste avec un calendrier contraignant pour honorer les promesses faites aux syndicats.
Le président Tshisekedi joue manifestement gros sur ce dossier éminemment sensible. L’échec des négociations avec les partenaires sociaux pourrait en effet fragiliser durablement la crédibilité de son action gouvernementale en matière de dialogue social. Les enseignants, médecins et autres catégories professionnelles attendent désormais des actes concrets plutôt que de simples declarations d’intention.
La rentrée scolaire en RDC représente traditionnellement un moment de vérité pour les autorités publiques. Seront-elles capables de transformer les engagements pris en mesures tangibles ? Le gouvernement parviendra-t-il à rétablir un climat de confiance avec des partenaires sociaux souvent dubitatifs face aux promesses non tenues du passé ?
La feuille de route promise devra impérativement intégrer des mécanismes de suivi transparents et des échéances précises. Sans ces garanties, les beaux discours risquent de se heurter à la méfiance persistante des acteurs sociaux. Le défi est de taille pour une administration souvent critiquée pour sa lenteur administrative.
Le timing présidentiel n’est probablement pas anodin. En insistant sur l’évaluation des engagements gouvernementaux, Félix Tshisekedi envoie un signal fort à la fois à l’opinion publique et à sa majorité gouvernementale. Un subtil équilibre entre pression politique et recherche de consensus qui pourrait déterminer la stabilité sociale des prochains mois.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net