Dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, une crise sanitaire silencieuse se déroule sur des routes impraticables. Quatre zones de santé – Walikale, Kibua, Pinga et Itebero – fonctionnent dans des conditions extrêmes, où le simple accès aux soins devient un parcours du combattant. Comment des patients gravement malades peuvent-ils survivre à des heures de transport sur des motos, sur des pistes défoncées ?
Le délabrement avancé des routes dans cette région du Nord-Kivu transforme chaque transfert médical en course contre la mort. Sans ambulances et face à l’impraticabilité des voies, les familles n’ont d’autre choix que d’improviser des transports précaires. Les motos deviennent des brancards d’urgence inappropriés, exposant les patients à des secousses violentes qui aggravent leur état.
Les conséquences sont tragiquement mesurables : une mortalité accrue lors des évacuations sanitaires. Des vies s’éteignent littéralement sur le chemin des hôpitaux, faute de conditions minimales de transport. Même le dernier voyage des défunts vers leur village natal se fait dans des conditions indignes, sur les mêmes motos qui ont tenté de les sauver.
Un infirmier titulaire du Centre de santé de Mutakato alerte : « Sans réhabilitation urgente des routes, Walikale continuera à enregistrer un taux élevé de mortalité évitable ». Son témoignage reflète l’urgence d’une situation où l’accès aux soins est conditionné par l’état des infrastructures routières.
Les autorités sanitaires locales lancent un plaidoyer pressant pour la réhabilitation des routes. Il ne s’agit pas simplement de désenclaver une région, mais de permettre aux véhicules sanitaires d’accomplir leur mission vitale. La question dépasse la simple logistique : combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que les routes de Walikale ne deviennent praticables ?
Cette situation met en lumière un défi crucial de santé publique : l’accès aux soins ne se limite pas à la disponibilité des structures médicales, mais dépend fondamentalement de la possibilité physique de les atteindre. Dans les zones de santé du Nord-Kivu, chaque kilomètre de route délabrée représente une barrière supplémentaire entre les patients et les soins dont ils ont besoin.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd