Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 se profile à l’horizon du 1er septembre, le secteur éducatif congolais vit un moment crucial de dialogue entre le gouvernement et les représentants syndicaux. La rencontre du jeudi 21 août 2025 au Collège Boboto dans la commune de Gombe à Kinshasa marque-t-elle un tournant dans les relations entre l’autorité ministérielle et les acteurs de terrain ?
La Ministre d’État Raïssa Malu Dinanga a personnellement conduit ces échanges avec les leaders syndicaux nationaux, démontrant ainsi l’importance que le gouvernement accorde à une rentrée apaisée. L’évaluation des engagements pris lors des assises de Bibwa en août 2024 constituait le cœur des discussions, mais les enjeux dépassaient largement le simple bilan.
Comment assurer une préparation optimale de la rentrée scolaire 2025 dans un contexte de contraintes budgétaires exacerbées par la crise sécuritaire dans l’Est du pays ? Cette question cruciale a dominé les échanges, avec en ligne de mire l’amélioration des conditions de travail des enseignants congolais.
Godefroid Matondo, président de l’intersyndical, a salué cette initiative de dialogue direct tout en pointant du doigt les dysfonctionnements persistants. « Le gouvernement donne les moyens, mais les enseignants éprouvent des difficultés pour toucher leur salaire », a-t-il déploré, évoquant des retards de paiement pouvant atteindre « deux ou trois mois » dans certaines régions, malgré la libération des fonds par l’État.
La problématique des enseignants NP (Non payés) et NU (Nouvelles unités) working sans rémunération a été au centre des préoccupations. Cette situation paradoxale où certains éducateurs travaillent sans percevoir de salaire, alors que d’autres bénéficient de paiements, interpelle sur la gestion des effectifs et la transparence dans l’allocation des ressources.
Simon Zono, directeur du cabinet de la ministre, a présenté un bilan des engagements déjà honorés, notamment la majoration de 100.000 FC en faveur des enseignants et la mise en place de la Commission interministérielle de suivi. « Le gouvernement a matérialisé la plupart des accords d’engagements », a-t-il assuré, tout en reconnaissant la nécessité d’une mission de contrôle pour « toiletter notre fichier paie » et identifier les doublons et enseignants fictifs.
Cette volonté de assainissement du fichier salarial répond à une double préoccupation : optimiser les ressources budgétaires et permettre la prise en charge progressive des enseignants actuellement non rémunérés. La question du statut particulier des enseignants, prometteur de stabilité et d’avantages pécuniaires, représente un autre chantier important pour la professionnalisation du métier.
Au-delà des aspects techniques et financiers, cette rencontre symbolise une nouvelle approche de gouvernance dans le secteur éducatif congolais. La ministre Raïssa Malu Dinanga insiste sur la nécessité de « mutualiser nos énergies » pour former des cadres et citoyens capables de contribuer au développement national et à la promotion de la paix.
Alors que le compte à rebours vers la rentrée scolaire 2025 est enclenché, cette collaboration entre le ministère de l’éducation nationale et les syndicats enseignants sera-t-elle suffisante pour garantir une année scolaire réussie ? La réponse se construira jour après jour dans les salles de classe à travers tout le territoire national, où enseignants et élèves attendent des actions concrètes plutôt que des promesses.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd