Une épidémie de choléra vient d’être officiellement déclarée dans la province du Kwango, en République démocratique du Congo, suite à la confirmation de quatre cas positifs sur neuf échantillons analysés par l’Institut national des recherches biomédicales. Cette annonce intervient dans un contexte où la zone de santé de Boko, située dans le territoire de Kenge, fait face à une situation particulièrement préoccupante avec vingt cas suspects recensés et quatre décès déjà enregistrés.
Le taux de létalité actuel de 18% dans cette zone révèle la gravité de la situation et souligne l’urgence d’une intervention rapide et coordonnée. Comment une maladie pourtant évitable et traitable peut-elle encore faire autant de victimes au 21ème siècle ? La réponse se trouve peut-être dans les difficultés d’accès aux soins et les défis infrastructurels auxquels font face les populations de cette région.
Le Gouverneur de province, Willy Bitwisila, a tenu à rassurer la population en affirmant que toutes les dispositions sanitaires nécessaires ont été prises pour assurer une prise en charge adéquate des patients. Dans sa déclaration officielle, il a insisté sur l’importance du respect strict des mesures d’hygiène de base, notamment le lavage régulier des mains avec de l’eau propre et du savon, la consommation d’eau potable et l’utilisation de latrines hygiéniques.
Les alertes de cas suspects ont été rapportées entre le 21 et le 27 juillet 2025 dans les aires de santé de Dinga, Muyalala et Pont Kwango, toutes situées dans la zone de santé de Boko. Cette concentration géographique suggère une transmission locale qui nécessite une investigation approfondie pour identifier la source exacte de la contamination et mettre en place des mesures de contrôle ciblées.
Le choléra, maladie diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, peut tuer en quelques heures en l’absence de traitement. Les symptômes incluent des diarrhées aqueuses abondantes, des vomissements et une déshydratation sévère. Heureusement, la maladie se traite efficacement par une réhydratation précoce et une antibiothérapie adaptée dans les cas les plus graves.
La prévention représente cependant l’arme la plus efficace contre cette maladie. Les autorités sanitaires insistent sur la nécessité de référer immédiatement toute personne présentant des signes évocateurs vers les structures de santé les plus proches. Plus la prise en charge est précoce, plus les chances de survie sont élevées, surtout pour les populations vulnérables comme les enfants et les personnes âgées.
Cette nouvelle épidémie de choléra dans la province du Kwango rappelle tristement la persistance des défis sanitaires auxquels fait face la RDC malgré les progrès accomplis dans d’autres domaines. Elle souligne l’impérieuse nécessité de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologique, d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et de maintenir en état d’alerte permanente les équipes de réponse rapide.
La communauté internationale et les partenaires techniques et financiers suivent de près l’évolution de la situation dans cette région déjà fragilisée par de multiples défis. Des stocks de médicaments et de matériel médical ont été prépositionnés pour faire face à une éventuelle aggravation de l’épidémie, tandis que des équipes mobiles de sensibilisation sillonneront les villages les plus reculés pour éduquer les populations sur les gestes qui sauvent.
Face à cette urgence sanitaire qui frappe le Kwango, la solidarité nationale et internationale devra une fois de plus se manifester pour éviter que cette épidémie ne prenne des proportions dramatiques. La vigilance de chacun et le respect des consignes sanitaires constituent la première ligne de défense contre cette maladie qui continue de menacer la santé publique en RDC et particulièrement dans la région de Boko et Kenge.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd