Dans une région où la violence et l’instabilité règnent en maîtres, les humanitaires de Beni continuent leur combat quotidien pour sauver des vies. La table ronde humanitaire qui s’est tenue jeudi dernier a mis en lumière les défis immenses auxquels font face ces acteurs de première ligne. Comment travailler efficacement lorsque les obstacles administratifs et fiscaux s’accumulent ?
Près d’une centaine de représentants d’organisations humanitaires et d’agences onusiennes se sont réunis sous la présidence du vice-gouverneur du Nord-Kivu. Cette rencontre cruciale a permis d’évaluer les actions menées dans une des régions les plus troublées de la République Démocratique du Congo. Les participants ont unanimement salué le courage remarquable des humanitaires qui opèrent dans des zones de conflit actif, souvent au péril de leur propre sécurité.
Mais derrière les hommages, une réalité plus sombre persiste. Les organisations dénoncent avec fermeté les tracasseries administratives et la multiplication des taxes imposées par certains services de l’État. Ces pratiques, contraires aux principes humanitaires, entravent considérablement le bon déroulement des missions essentielles à la survie des populations civiles. Dans un contexte où chaque minute compte, ces obstacles bureaucratiques peuvent coûter des vies.
Le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) Nord-Kivu s’est montré optimiste quant aux engagements renouvelés des autorités locales. Franck Adubango, responsable assistant d’OCHA, a exprimé sa satisfaction face aux assurances données par les représentants provinciaux. « Cette garantie de soutien renforce notre détermination à poursuivre nos actions aux côtés des autorités », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’une collaboration étroite pour faire face à l’urgence humanitaire dans la région.
Un défi majeur a été identifié : la désinformation massive propagée sur les réseaux sociaux. Franck Adubango a lancé un appel poignant aux jeunes et à la société civile : « Nous, les humanitaires, avons parfois été victimes de l’utilisation de cette technologie qui, bien qu’utile, nous préjudicie parfois ». Son plaidoyer pour une information juste et responsable trouve un écho particulier dans un contexte où les fausses nouvelles peuvent compromettre des opérations de sauvetage.
Cette table ronde humanitaire de Beni s’inscrivait dans le cadre de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée sous le thème « Agir pour l’humanité ». Un message qui résonne douloureusement dans le Nord-Kivu, où des milliers de personnes dépendent de l’assistance internationale pour leur survie quotidienne. Les espoirs d’une collaboration renforcée entre acteurs humanitaires, autorités et population locale représentent une lueur d’espoir dans un paysage marqué par la violence et la précarité.
La situation dans le Nord-Kivu reste préoccupante, avec des besoins humanitaires qui ne cessent de croître. Les conflits armés, les déplacements massifs de population et l’accès limité aux services de base créent une crise multidimensionnelle qui exige une réponse coordonnée et efficace. L’engagement des autorités locales, s’il se concrétise, pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre la souffrance des populations civiles.
Alors que la table ronde de Beni se clôture, une question essentielle persiste : comment transformer les promesses en actions concrètes ? La communauté humanitaire reste vigilante, espérant que les engagements pris se traduiront par un environnement plus favorable à leur travail vital. L’aide humanitaire en RDC continue de faire face à des défis immenses, mais la détermination des acteurs sur le terrain reste intacte, portée par l’urgence de sauver des vies dans l’une des crises les plus complexes au monde.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
