La Banque Centrale du Congo (BCC) engage une bataille décisive contre l’hégémonie du dollar américain dans l’économie nationale. Sous l’impulsion de son nouveau gouverneur André Wameso, l’institution monétaire déploie une stratégie multidimensionnelle pour restaurer la souveraineté monétaire et redonner au franc congolais sa place légitime dans les transactions financières.
Lors de la 55ème réunion du Conseil des Ministres tenue le 22 août 2025, André Wameso a présenté un plan d’action audacieux visant à structurer un véritable marché des capitaux en monnaie nationale. Cette approche révolutionnaire s’appuie sur la mise en place généralisée d’un système de fonds de pension complémentaire par capitalisation, créant ainsi un cercle vertueux d’épargne et d’investissement en franc congolais.
Comment la BCC compte-t-elle inverser la tendance dans un environnement où plus de 80% des transactions s’effectuent en devises étrangères ? La réponse réside dans une combinaison de mesures structurelles et incitatives. Le maintien rigoureux de la maîtrise inflationniste constitue le pilier fondamental de cette politique, permettant d’offrir des crédits attractifs en monnaie nationale, particulièrement dans le secteur stratégique du logement.
La modernisation de l’écosystème financier congolais passe également par une participation indirecte des clients bancaires aux bons de la BCC et du Trésor public. Cette innovation majeure vise à créer un lien direct entre l’épargnant et la stabilité monétaire, renforçant ainsi la confiance dans la monnaie nationale. Parallèlement, les établissements bancaires devront actualiser leurs réserves obligatoires cristallisées en franc congolais depuis 2021, garantissant ainsi une liquidité suffisante pour soutenir l’économie réelle.
Le taux de change indicatif du dollar américain s’établissait à 2858,7160 francs congolais à la clôture du 22 août 2025, reflétant les défis persistants de stabilité monétaire. Cette situation souligne l’urgence de la mission confiée à André Wameso, quinzième gouverneur de l’histoire de la BCC, dont la nomination intervenue le 4 août 2025 marque un tournant décisif dans la politique monétaire congolaise.
La réussite de cette ambitieuse politique de dédollarisation en RDC dépasse le cadre technique de la Banque Centrale. Elle nécessite une prise de conscience collective et une adhésion populaire qui ne pourront émerger que par une restauration durable de la confiance dans le franc congolais. Le gouvernement congolais, par la voix de son ministre des Finances Doudou Fwamba Likunde, soutient pleinement cette orientation stratégique qui s’inscrit dans la consolidation des acquis macroéconomiques récents.
L’indépendance statutaire de la BCC, garantie par la loi, lui confère la légitimité nécessaire pour mener à bien ces réformes profondes. Exemptée de toute imposition gouvernementale ou locale, l’institution dispose des leviers nécessaires pour contracter, transiger et investir dans la modernisation du système financier national. Le capital entièrement détenu par l’État congolais assure la cohérence entre la politique monétaire et la vision économique gouvernementale.
La route vers la dédollarisation complète de l’économie congolaise s’annonce exigeante mais indispensable. La réussite de cette transition historique déterminera la capacité du pays à affirmer sa souveraineté économique et à construire les foundations d’une croissance inclusive et durable. Le leadership d’André Wameso à la tête de la Banque Centrale du Congo sera déterminant dans cette transformation structurelle de l’économie nationale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
