La République démocratique du Congo fait face à un dilemme environnemental aux conséquences sanitaires dramatiques. Dans les provinces du Kasaï, du Haut-Uélé et du Sud-Kivu, l’utilisation anarchique de mercure dans les mines artisanales d’or empoisonne lentement les populations et les écosystèmes. Une situation d’urgence qui appelle à une application immédiate de l’article 7 de la Convention de Minamata, ratifiée pourtant par le pays en 2017.
Des centaines de milliers de Congolais dépendent de l’extraction minière artisanale pour leur survie économique. Mais cette activité vitale se transforme en poison silencieux : le mercure utilisé pour amalgamer l’or contamine les rivières, s’infiltre dans les sols et s’accumule dans la chaîne alimentaire. Les conséquences ? Malformations congénitales, troubles neurologiques irréversibles, destruction des écosystèmes aquatiques. Le constat est accablant.
L’article 7 de la Convention Minamata sur le mercure impose pourtant des mesures concrètes : élaboration d’un Plan d’action national, collecte rigoureuse des données, sensibilisation des communautés minières et mise en place de solutions alternatives. Où en est la RDC dans l’application de ces dispositions ? Le retard est inquiétant, les mécanismes de contrôle font défaut et la substitution technologique tarde à se concrétiser.
La question mérite d’être posée : jusqu’à quand les autorités congolaises ignoreront-elles cette bombe sanitaire à retardement ? L’absence de mise en œuvre effective de l’article 7 de la Convention Minamata expose le pays à des risques juridiques internationaux tout en hypothéquant l’avenir environnemental des régions minières.
Le droit environnemental congolais dispose pourtant d’outils juridiques pour encadrer cette transition écologique nécessaire. Il ne s’agit pas d’interdire brutalement une activité économique essentielle, mais bien d’opérer une transition encadrée vers des pratiques minières responsables. La formation des artisans miniers, le contrôle permanent des sites et l’introduction de technologies alternatives représentent autant de solutions pragmatiques.
La pollution au mercure dans les mines artisanales congolaises n’est plus une fatalité mais un choix politique. L’application rigoureuse de la Convention Minamata article 7 pourrait transformer cette menace écologique en opportunité de développement durable. Le temps presse, les rivières du Kasaï témoignent de l’urgence d’agir.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd