Lors de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), le ministre des Mines Louis Watum a déployé une stratégie offensive pour attirer les investissements mines RDC vers le secteur minier congolais. Face à un parterre d’opérateurs internationaux à Yokohama, le représentant du gouvernement Suminwa a martelé le nouveau credo : transparence absolue et gouvernance irréprochable comme leviers de confiance.
Le ministre a engagé des discussions concrètes avec Asia Mineral Limited et Kivuvu Kongo Mines pour relancer les activités dans le Kongo Central. Ces partenariats miniers RDC visent à actualiser les études géophysiques et administratives, préalable indispensable à toute exploitation sérieuse. Quel signal plus fort envoyer aux investisseurs que cet engagement direct avec des joint-ventures déjà implantées ?
La rencontre avec Solafune illustre la modernisation du secteur. Cette entreprise japonaise spécialisée en intelligence artificielle et télédétection collabore déjà avec le Service Géologique National du Congo. Une alliance technologique qui pourrait révolutionner l’exploration minière et renforcer les capacités techniques locales. La RDC mise résolument sur l’innovation pour optimiser sa gestion des ressources.
Intervenant comme panéliste invité par l’ONUDI et l’Union africaine, Louis Watum a placé le débat à son juste niveau : stratégique. Les minerais congolais – cuivre, cobalt, lithium, manganèse, coltan – constituent le socle de la transition énergétique mondiale. Mais le ministre a insisté sur l’impératif de transformation minière Congo locale. Pourquoi continuer à exporter des matières premières brutes quand la valeur ajoutée se situe dans la transformation ?
Cette position congolaise marque un tournant doctrinal. Il ne s’agit plus simplement d’extraire, mais de bâtir une industrie minière intégrée, créatrice d’emplois et génératrice de richesse nationale. Le discours de Watum à la TICAD9 sonne comme un avertissement : les partenariats futurs devront inclure des clauses de transformation locale et de transfert de technologies.
La présence du ministre dans la délégation de la Première ministre Judith Suminwa confirme la priorité accordée au secteur minier dans la diplomatie économique congolaise. Le Japon, puissance technologique et investisseur majeur, représente un partenaire de choix pour cette nouvelle orientation. Les discussions de Yokohama pourraient bien marquer le début d’une coopération renouvelée entre Tokyo et Kinshasa.
Reste à traduire ces déclarations d’intention en réalisations concrètes. La transformation minière Congo nécessite des investissements massifs dans les infrastructures énergétiques et logistiques. Elle exige aussi une formation accélérée de la main-d’œuvre locale et un environnement des affaires sécurisé. Autant de défis que le gouvernement devra relever pour convaincre définitivement les investisseurs.
La participation à la TICAD9 démontre une volonté politique réelle d’inscrire la RDC dans les chaînes de valeur mondiales. Louis Watum a posé les bases d’un nouveau contrat minier, plus équilibré et plus profitable au pays. Aux investisseurs maintenant de répondre à cet appel pour des partenariats miniers RDC mutuellement bénéfiques.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
