Dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, la précarité frappe des milliers de familles avec une violence silencieuse. L’ONG Action pour la promotion des droits des enfants et de la femme (APRODEFE) a tenté d’apporter une lueur d’espoir en distribuant des fournitures scolaires à 54 familles démunies de Bugamba 2. Une goutte d’eau dans l’océan des besoins, mais un geste vital pour ces enfants dont l’avenir se joue dans la rue plutôt que sur les bancs de l’école.
« Les enfants mendient pour manger parce que leurs parents n’ont rien », témoigne John Biloto, chargé de communication d’APRODEFE. Son constat est amer : la déperdition scolaire atteint des niveaux alarmants dans cette région où les conflits et l’insécurité alimentaire ont tout dévasté. Comment envisager l’éducation quand le ventre crie famine ? Comment penser à l’école quand la survie quotidienne devient l’unique combat ?
La distribution de kits scolaires par APRODEFE s’inscrit dans une urgence humanitaire plus large. Le Nord-Kivu, en proie à des tensions persistantes, voit des générations entières sacrifiées sur l’autel de la pauvreté. Les fournitures scolaires représentent bien plus que des cahiers et des stylos : c’est un rempart contre la rue, contre l’exploitation, contre l’oubli.
Pourtant, l’action reste insuffisante. Les besoins dépassent largement les moyens disponibles. L’insécurité alimentaire frappe durement les ménages, aggravant la malnutrition infantile et compromettant toute chance de scolarisation normale. Sans une aide soutenue, ces enfants risquent de rejoindre les rangs des « enfants de la rue », ces invisibles que la société préfère ignorer.
APRODEFE lance un appel pressant aux organisations internationales et aux personnes de bonne volonté. Il ne s’agit pas seulement de donner des cahiers, mais de permettre aux familles de retrouver une autonomie économique grâce à des activités génératrices de revenus. L’enjeu est de taille : briser le cycle infernal de la pauvreté qui frappe les enfants démunis de Bugamba et du Nyiragongo.
La solidarité peut-elle inverser la tendance ? Les fournitures scolaires distribuées sont un premier pas, mais elles ne suffiront pas sans un engagement durable. L’éducation reste le seul chemin vers l’émancipation, mais comment marcher sur ce chemin le ventre vide ? La réponse appartient à la communauté humanitaire et aux autorités congolaises.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net