La République Démocratique du Congo renforce son arsenal antifraude par une alliance stratégique inédite. La Cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref RDC) et l’Ordre national des experts-comptables (ONEC) ont scellé ce mercredi 20 août 2025 à Kinshasa un protocole accord fraude financière historique, marquant un tournant décisif dans la lutte contre la criminalité économique.
Ce partenariat institutionnel cible spécifiquement la falsification des états financiers, pratique jusqu’ici trop souvent tolérée. Le dispositif prévoit un train de mesures coercitives incluant des contrôles renforcés dans les cabinets comptables et des sanctions pécuniaires dissuasives pour les manquements graves. Comment les experts-comptables Congo vont-ils s’adapter à ce nouveau cadre réglementaire plus strict ?
Le mécanisme de collaboration repose sur trois piliers essentiels : la formation spécialisée des professionnels comptables à la détection des transactions suspectes, l’échange systématique d’informations entre la Cenaref et l’ONEC, et la mise en place de missions de contrôle conjointes. Cette approche multidimensionnelle vise à tarir les sources du blanchiment argent Kinshasa et autres centres économiques du pays.
Adler Kisula, secrétaire exécutif de la Cenaref, et Jean-Marie Tumba, président national de l’ONEC, ont unanimement salué cette avancée majeure. « C’est un signal fort pour une tolérance zéro contre la fraude et les pratiques de maquillage des bilans », ont-ils déclaré, soulignant la détermination des autorités à assainir le secteur financier congolais.
Cette initiative s’inscrit dans l’urgence des réformes exigées par le GAFI surveillance RDC. Le pays, placé sous surveillance renforcée par le Groupe d’Action Financière, doit démontrer des progrès tangibles dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les conséquences économiques d’un maintien sur la liste grise du GAFI seraient sévères : réduction des investissements étrangers, difficultés accrues d’accès aux marchés financiers internationaux, et frein au développement national.
Le secteur comptable congolais, désormais en première ligne de cette bataille économique, devra faire preuve d’une vigilance accrue. Les cabinets d’expertise comptable deviendront-ils les nouveaux remparts contre la délinquance financière ? La profession est appelée à jouer un rôle crucial dans la restauration de la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.
Cette collaboration inédite entre régulateurs financiers et ordre professionnel pourrait servir de modèle pour d’autres secteurs économiques. La réussite de ce dispositif sera déterminante pour le retrait de la RDC de la liste grise du GAFI et pour l’amélioration de l’image internationale du pays auprès des investisseurs.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd