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Massacres au Nord-Kivu : le M23 et l’armée rwandaise accusés de 141 exécutions civiles

Une enquête approfondie de Human Rights Watch révèle l’ampleur macabre des violences perpétrées par les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru. Entre le 10 et le 30 juillet, 141 civils ont été sommairement exécutés dans 14 villages et localités près du parc des Virunga, selon le rapport publié ce mercredi 20 août.

Les massacres ciblant délibérément des communautés agricoles hutus représentent l’une des pires atrocités commises depuis la résurgence du mouvement rebelle fin 2021. Le bilan réel pourrait dépasser les 300 victimes, selon les investigations menées par l’organisation de défense des droits humains.

Comment de telles exactions ont-elles pu se produire en plein cœur du Nord-Kivu ? Les témoignages recueillis auprès de 25 survivants décrivent des scènes de terreur où des combattants du M23 ont abattu des paysans dans leurs champs, près de la rivière Rutshuru, et jusque dans leurs habitations. Femmes et enfants figurent parmi les victimes de ces crimes de guerre en République démocratique du Congo.

L’implication directe des Forces de défense rwandaises (RDF) dans ces opérations mortifères est corroborée par des sources militaires et onusiennes. Le Rwanda continue ainsi son soutien militaire à la rébellion du M23, alimentant un conflit qui ravage le Nord-Kivu depuis des années.

La méthodologie rigoureuse de l’enquête impressionne : 36 entretiens téléphoniques, analyse de vidéos et photographies, consultation de médecins légistes et vérification par images satellite entre mi-juillet et mi-août. Cette documentation minutieuse confirme les pires craintes concernant les exécutions civils dans cette région martyre.

Clémentine de Montjoye, chercheuse senior pour la région des Grands Lacs à Human Rights Watch, alerte : « À moins que les responsables de ces crimes de guerre, y compris aux plus hauts niveaux, ne fassent l’objet d’enquêtes appropriées et soient sanctionnés, ces atrocités ne feront que s’intensifier ».

Ces révélations font écho au rapport du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme qui faisait état, il y a quelques semaines, de 319 personnes tuées entre le 9 et le 21 juillet. Les attaques systématiques contre les paysans dans leurs fermes constituent une stratégie militaire délibérée.

La rébellion du M23 a vivement dénoncé ces investigations, qualifiant le rapport onusien de « mensonger ». Pourtant, les preuves s’accumulent sur l’implication Rwanda M23 dans ces massacres qui rappellent les heures les plus sombres du conflit congolais.

Des milliers d’habitants ont été contraints de fuir leurs villages, transformés en zones opérationnelles contre les FDLR. Cette campagne militaire menée sous prétexte de traquer les combattants hutus rwandais a surtout victimisé des civils innocents, pris au piège d’un conflit qui les dépasse.

La communauté internationale reste silencieuse face à l’escalade des violences dans le Nord-Kivu. Les massacres M23 à Rutshuru s’ajoutent à la longue liste des atrocités impunies en RDC, où les civils paient le prix fort des calculs géopolitiques régionaux.

Les crimes de guerre documentés par Human Rights Watch appellent à une réponse urgente et déterminée. Sans pression internationale accrue sur le Rwanda et sans justice pour les victimes, ces cycles de violence risquent de se perpétuer indéfiniment dans l’est de la République démocratique du Congo.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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