Alors que la République démocratique du Congo s’apprête à évaluer sa relève professionnelle, un vent de changement souffle sur le secteur de la formation. Avec 34 600 candidats inscrits aux épreuves certificatives nationales, dont une proportion remarquable de jeunes femmes, le pays assiste à une transformation silencieuse mais significative de son paysage éducatif.
Comment expliquer cette augmentation spectaculaire de 49% des participations par rapport aux années précédentes ? Le ministre d’État Marc Ekila Likombo y voit la preuve que la formation professionnelle en RDC séduit de plus en plus de jeunes Congolais, notamment grâce à la diversification des filières proposées.
Parmi les 122 spécialités offertes, 15 filières innovantes témoignent de l’adaptation du système aux besoins du marché. La photovoltaïque, les sapeurs-pompiers, le froid industriel ou encore la santé mentale illustrent cette volonté de coller aux réalités économiques et sociales du pays. Une stratégie qui semble porter ses fruits alors que des milliers de jeunes choisissent désormais cette voie.
Mais la véritable révolution se niche peut-être dans les chiffres de la participation féminine. 12 546 jeunes filles ont décidé de « affronter le monde de la formation professionnelle », selon les termes du ministre. Un engagement d’autant plus significatif qu’elles investissent des métiers « autrefois dit des hommes », brisant ainsi les stéréotypes traditionnels.
Qu’est-ce qui motive cette soudaine attractivité ? Les encouragements du gouvernement, du chef de l’État et de la première ministre jouent certainement un rôle important. Mais au-delà du discours politique, c’est probablement la perspective d’une insertion professionnelle rapide qui séduit ces nouveaux apprenants.
Le déroulement des épreuves themselves marque une approche pragmatique de l’évaluation. Du 20 au 26 août, les candidats devront défendre un thème ou réaliser un projet professionnel devant un jury compétent. L’évaluation pratique précède ainsi l’examen théorique, qui se tiendra du 28 au 31 août. Cette méthodologie place la compétence opérationnelle au cœur du processus de certification.
Le ministre Ekila Likombo appelle les candidats à « la discipline, la loyauté et l’application ». Des qualités essentielles pour confirmer les compétences acquises durant leur parcours de formation. Mais au-delà de ces exhortations, c’est toute une vision du développement économique qui se joue à travers ces épreuves.
La RDC parviendra-t-elle à capitaliser sur cet engouement nouveau pour la formation professionnelle ? Les défis restent nombreux : adéquation entre formation et emploi, qualité des infrastructures, reconnaissance sociale de ces métiers. Pourtant, les signaux envoyés par cette session 2025 semblent encourageants.
Alors que les épreuves s’étendront sur toute l’étendue du territoire national, elles représentent bien plus qu’une simple évaluation technique. Elles incarnent l’espoir d’une jeunesse congolaise désireuse de prendre en main son avenir professionnel, et through elle, le développement économique du pays.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net