Dans une déclaration stratégique qui pourrait redéfinir les alliances économiques de la République Démocratique du Congo, la Première ministre Judith Suminwa a dévoilé les contours d’un partenariat renforcé avec le Japon lors d’une interview exclusive accordée mardi à la télévision nippone. Cette annonce intervient dans un contexte où la RDC cherche activement à diversifier ses partenariats internationaux, rompant avec une dépendance historique à l’égard de certains acteurs traditionnels.
Le projet phare de cette cooperation RDC Japon ? La relance tant attendue du projet Inga 3, ce géant hydroélectrique dormant qui pourrait transformer radicalement l’économie congolaise et régionale. La cheffe du gouvernement a confirmé des discussions avancées entre l’Agence pour le Développement et la Promotion du Projet Inga (ADPI) et des entités japonaises pour un financement et un accompagnement technique. « Nous sommes à la recherche de partenaires pour pouvoir entrer dans le financement de ce grand programme », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance stratégique de ce méga-projet énergétique.
Mais au-delà des infrastructures, quel sera l’impact réel de ce partenariat économique RDC ? La Première ministre insiste sur une dimension souvent négligée : le transfert de compétences. Avec une population à 70% jeune, la RDC mise sur l’expertise japonaise en formation professionnelle pour bâtir un capital humain compétitif. « Nous avons un besoin de partager les connaissances qu’a le Japon aujourd’hui pour vraiment améliorer nos ressources humaines », a déclaré Judith Suminwa, signalant ainsi un changement de paradigme dans la coopération internationale.
Le secteur minier n’est pas en reste dans cette nouvelle dynamique. Des pourparlers sont en cours entre la Gécamines et la Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC), ouvrant la voie à des investissements Japon RDC substantiels dans la transformation locale des minerais. Cette approche s’inscrit dans la vision du président Félix Tshisekedi de ne plus se contenter d’exporter des matières premières brutes, mais de créer de la valeur ajoutée sur le territoire national.
Quelles retombées concrètes les Congolais peuvent-ils espérer de cette nouvelle orientation diplomatique ? D’abord, une expertise technologique de pointe dans des secteurs clés comme l’énergie et les mines. Ensuite, des opportunités de formation pour la jeunesse congolaise, avec des programmes adaptés aux besoins du marché local. Enfin, une diversification des sources de financement pour des projets structurants, réduisant la dépendance à un nombre limité de bailleurs.
Cette annonce de Judith Suminwa Japon intervient à un moment crucial où la RDC cherche à maximiser les bénéfices de ses ressources naturelles tout en développant une économie plus résiliente et diversifiée. Le choix du Japon comme partenaire privilégié n’est pas anodin : connu pour sa technologie de pointe et son approche qualitative, l’Archipel pourrait offrir à la RDC un modèle de développement différent de ceux proposés par d’autres partenaires traditionnels.
Reste à voir comment cette volonté politique se traduira en actions concrètes sur le terrain. Les défis sont nombreux : coordination interinstitutionnelle, transparence dans la gestion des fonds, adéquation entre les formations proposées et les besoins réels du marché du travail congolais. Mais une chose est certaine : cette nouvelle orientation stratégique pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire économique récente de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net