Dans la chaleur étouffante du site de Jaiba, territoire de Djugu, une lueur d’espoir perce enfin pour ces milliers de familles déracinées. Lundi 18 août 2025, le Programme alimentaire mondial (PAM) a procédé à une distribution vivres Ituri destinée à au moins 4 700 ménages déplacés, victimes des violences incessantes de la milice Codeco. Une aide humanitaire PAM RDC qui arrive comme une bouffée d’oxygène dans un contexte de crise alimentaire Djugu alarmante.
« Cette ration peut couvrir une période d’environ deux semaines, mais nous souffrons beaucoup pour trouver à manger », confie l’un des bénéficiaires, le regard las. Ayant tout abandonné lors de leur fuite éperdue, ces ménages déplacés Jaiba survivent dans une précarité indescriptible. La distribution, organisée par l’ONG Congo handicap et action communautaire pour le développement durable (CHACDD), partenaire du PAM, comprenait de la farine de maïs, de l’huile végétale et du sel.
Mais comment survivre quand on a tout perdu ? Comment faire face aux besoins urgents au quotidien avec une aide qui, bien que vitale, reste dérisoire face à l’ampleur des besoins ? Ces déplacés Codeco doivent redoubler d’ingéniosité pour compléter leur survie. « Nous sommes obligés de faire de petits travaux chez les habitants des environs pour obtenir un peu d’argent. C’est ça, la vie que nous menons ici », témoigne un père de famille, la voix brisée par l’épuisement.
La situation dans cette région de l’Ituri reste explosive. Les attaques répétées de la milice Codeco continuent de jeter sur les routes des milliers de civils, créant une crise humanitaire aux proportions dramatiques. Cette distribution vivres Ituri, bien qu’essentielle, ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins. Le site de Jaiba, comme tant d’autres dans la région, devient le théâtre silencieux d’une tragédie humaine qui semble interminable.
La solidarité de voisinage tente de pallier les insuffisances. « Si tu manques de quoi mettre sous la dent, parfois le voisin t’aide. Mais ce n’est pas tous les jours qu’il peut le faire », explique une mère de famille. Cette entraide fragile illustre la résilience extraordinaire de ces populations meurtries, mais aussi les limites d’un système d’aide humanitaire PAM RDC dépassé par l’ampleur de la crise.
Quel avenir pour ces familles condamnées à l’exil dans leur propre pays ? Combien de temps devront-elles dépendre de distributions alimentaires aléatoires ? La crise alimentaire Djugu n’est pas seulement une question de nourriture ; c’est le symptôme d’une crise sécuritaire et politique plus profonde qui mine la région depuis des années. Ces ménages déplacés Jaiba attendent plus qu’une aide alimentaire : ils réclament la paix, la sécurité et la possibilité de retrouver leur dignité.
Alors que le soleil se couche sur le site de Jaiba, les sacs de farine de maïs distribués représentent à la fois un répit et un rappel cruel de la dépendance dans laquelle se trouvent ces populations. L’aide humanitaire PAM RDC est nécessaire, vitale même, mais elle ne suffira pas à elle seule à résoudre la crise structurelle qui frappe l’Ituri. Derrière chaque ration alimentaire se cache un drame humain, une histoire brisée, un avenir incertain. La véritable question reste : jusqu’à quand ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
