Alors que le système éducatif congolais poursuit sa mue, l’Inspection générale de l’Éducation nationale a donné le coup d’envoi d’un forum décisif du 16 au 22 août à Kinkole. Cet événement rassemble près de 2 000 inspecteurs scolaires autour d’un enjeu capital : transformer durablement l’école congolaise. Comment passer d’une logique de simple contrôle à une dynamique d’accompagnement pédagogique ? La question anime les débats dans l’espace Village Ayongo, symbole d’un nouveau départ pour l’éducation nationale.
La ministre Raïssa Malu éducation a planté le décor lors de son discours d’ouverture, saluant la résilience remarquable des inspecteurs face aux défis multiformes qui secouent le pays. « Malgré les obstacles, l’éducation n’a jamais été reléguée au second plan », a-t-elle affirmé avec une conviction qui a électrisé l’auditoire. Son message clair : faire de l’école un véritable laboratoire de la démocratie où se forge la citoyenneté de demain.
Trois piliers fondamentaux structurent cette refonte ambitieuse de l’inspection scolaire RDC. L’efficience d’abord, avec une optimisation des processus d’évaluation et de remontée des données. L’inclusion ensuite, pour garantir à chaque enfant congolais un accès équitable à une education de qualité. Enfin, la citoyenneté, comme colonne vertébrale d’une école qui forme des acteurs responsables de la société.
La révolution numérique constitue l’autre grand chantier abordé. La ministre a défendu avec vigueur les innovations technologiques, notamment concernant l’examen état 2025. « Cette technologie a été introduite pour renforcer la crédibilité, la fiabilité et la rapidité dans la correction de l’Examen d’État », a-t-elle expliqué, répondant ainsi aux critiques sur la digitalisation accélérée des processus. Une position courageuse qui montre la détermination du gouvernement à moderniser coûte que coûte le secteur.
Hubert Kimbonza, inspecteur général, a enfoncé le clou en appelant ses pairs à s’approprier les outils digitaux. « Nous devons bâtir une inspection scolaire moderne, résiliente et transformatrice », a-t-il lancé, soulignant l’impérieuse nécessité d’évoluer avec son temps. Témoignage poignant d’un inspecteur de province : « Avant, nous travaillions avec des rapports manuscrits qui mettaient des mois à remonter. Aujourd’hui, les tablettes nous permettent un feedback quasi immédiat avec les établissements ».
La réforme éducation Congo prend ainsi corps progressivement, avec le numérique éducation Kinshasa comme locomotive. Mais les défis restent immenses : formation accélérée des agents, équipement technologique des régions reculées, résistance au changement… Autant d’écueils que devra surmonter cette ambitieuse politique pour réellement transformer le quotidien des 20 millions d’élèves congolais.
Quel impact cette refonte aura-t-elle sur la qualité des apprentissages ? Les enseignants seront-ils suffisamment accompagnés dans cette transition ? Autant de questions qui restent en suspens alors que le secteur éducatif congolais engage sa mue la plus importante depuis des décennies. Le succès de cette réforme dépendra largement de la capacité à déployer ces innovations bien au-delà de la capitale, dans les provinces où les défis infrastructurels restent criants.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
