Le corps sans vie d’un éleveur a été retrouvé ce dimanche au village Kimomo, dans le territoire de Kwamouth. Cette macabre découverte intervient trois jours après l’enlèvement de la victime par les miliciens Mobondo. Ces derniers contrôlent désormais plusieurs localités de la région.
Des barrières ont été érigées par les assaillants pour bloquer le retour des populations déplacées. L’insécurité à Mai-Ndombe atteint un niveau critique. Selon des sources locales, les miliciens entendent consolider leur emprise territoriale.
Stany Libie, chef du village Kimomo, a confirmé la diffusion de tracts annonçant une attaque imminente contre Masiambio. Le conflit à Kwamouth prend une nouvelle dimension stratégique. « Ils veulent installer leur chef coutumier dans ce secteur. La population ne peut plus rentrer », a-t-il déploré.
Le leader communautaire exige des opérations de ratissage immédiates. Les tentatives de réconciliation précédentes ont échoué. Les miliciens Mobondo continuent leurs exactions malgré les pourparlers. Comment justifier l’inaction face à cette occupation armée ?
La situation sécuritaire demeure explosive dans cette zone frontalière. Bien que les incursions aient diminué en intensité, les groupes armés maintiennent leur présence dans plusieurs villages. L’enlèvement d’éleveurs devient une tactique récurrente.
En juillet, le Vice-Premier ministre chargé de la Sécurité avait évoqué l’organisation de forums de paix. Ceux-ci devraient s’inspirer de l’accord ayant résolu le conflit Mbole-Lengola dans la Tshopo. Mais cette approche diplomatique semble déconnectée de l’urgence sur le terrain.
L’attaque planifiée contre Masiambio représente une escalade préoccupante. Les miliciens y imposeraient un chef coutumier illégitime. Cette manœuvre viserait à institutionnaliser leur contrôle territorial. Les populations riveraines vivent dans la terreur permanente.
Les barrières installées le long des rivières paralysent l’économie locale. Les activités champêtres sont devenues impossibles. L’étau se resserre autour des villages encore accessibles. Quand les forces de sécurité interviendront-elles concrètement ?
Le phénomène Mobondo transforme durablement la géopolitique locale. L’installation de structures parallèles menace l’autorité de l’État. La province du Mai-Ndombe subit une fragmentation progressive. La découverte du corps de l’éleveur sonne comme un sinistre avertissement.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
