L’ambassadrice adjointe du Royaume-Uni en République démocratique du Congo, Kato Longfield, a clôturé ce vendredi 15 août une visite officielle de trois jours à Beni par un constat alarmant. Dans une déclaration sans équivoque, elle a exprimé sa profonde inquiétude face aux atrocités commises par le groupe armé M23 contre les populations civiles du Nord-Kivu. Ces propos, tenus lors d’une interview exclusive, soulignent la gravité de la situation humanitaire dans cette région en proie à des violences récurrentes.
Au cours de son déplacement, la diplomate britannique s’est entretenue avec les responsables locaux de la MONUSCO et le gouverneur provincial du Nord-Kivu. Elle a rappelé fermement que son gouvernement maintient des sanctions ciblées contre le M23, un mouvement qu’elle accuse ouvertement de bénéficier d’un soutien rwandais. Ces sanctions M23 s’inscrivent dans une réponse internationale aux actions violentes systématiques observées dans les territoires occupés de l’Est congolais. Mais comment expliquer la persistance de ces exactions malgré les condamnations répétées ?
Kato Longfield a néanmoins salué les efforts structurés autour de trois axes prioritaires par les autorités provinciales : l’assistance humanitaire d’urgence, le rétablissement de la sécurité et la réhabilitation des infrastructures. Des projets concrets visant à améliorer les conditions de vie des déplacés et à créer des opportunités économiques locales ont particulièrement retenu son attention. Ces initiatives pourraient-elles constituer un rempart contre l’instabilité chronique ? La représentante du Royaume-Uni s’est dite impressionnée par leur potentiel transformateur, tout en insistant sur la nécessité d’un environnement sécurisé pour leur pleine réalisation.
La diplomate a par ailleurs abordé les processus de paix en cours, notamment les négociations de Washington et de Doha. Tout en reconnaissant leur importance symbolique, elle a lancé un appel pressant pour que ces discussions débouchent sur des résultats tangibles. « Les accords signés ou en négociation doivent se traduire par une paix réelle et durable sur le terrain », a-t-elle insisté, soulignant l’urgence pour les habitants de l’Est de la RDC. Cet appel résonne comme un avertissement face aux risques d’enlisement des dialogues politiques.
Cette prise de position intervient dans un contexte régional particulièrement volatile. Les populations civiles continuent de subir les conséquences dramatiques des affrontements, avec des déplacements forcés massifs et des violations quotidiennes des droits humains. Les atrocités Nord-Kivu perpétrées par le M23 RDC restent une préoccupation majeure pour la communauté internationale, comme en témoigne cette visite de l’Ambassadeur Royaume-Uni Beni. Malgré les mécanismes diplomatiques, la concrétisation d’une paix durable dans l’Est congolais semble encore lointaine, tant les intérêts géopolitiques régionaux complexifient la résolution du conflit.
En définitive, la visite de Kato Longfield à Beni met en lumière le fossé entre les engagements internationaux et la réalité vécue par les Congolais. Si les sanctions et les processus paix Est RDC constituent des outils nécessaires, leur efficacité reste tributaire d’une volonté politique régionale inclusive. La souffrance des civils dans les zones occupées rappelle cruellement l’urgence d’une action coordonnée dépassant les déclarations de principe. L’espoir d’une stabilisation durable repose désormais sur la capacité des acteurs locaux et internationaux à transformer ces paroles en protections concrètes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
