La carcasse métallique gît encore au pied de l’arbre qui l’a arrêtée net, témoin silencieux du drame qui s’est joué ce samedi 16 août. À 34 kilomètres du centre-ville de Kisangani, sur l’axe menant vers l’Ituri, un hélicoptère a violemment terminé sa course, transformant une journée ordinaire en scène de désolation. « On a entendu un bruit sourd, comme un choc métallique, avant de voir la poussière s’élever », raconte un habitant du secteur, encore sous le choc.
L’appareil, dont les identifiants restent mystérieux, aurait heurté un tronc d’arbre dans des circonstances encore troubles. Les équipes de secours dépêchées sur les lieux ont découvert un paysage de désolation : tôles tordues, branches fracassées et cette épave qui semble hurler sa tragédie. Le bilan, encore provisoire, fait froid dans le dos : un mort et un blessé évacué d’urgence. Quelle vie s’est éteinte dans ce coin reculé de la Tshopo ? Et pourquoi cet engin volant roulait-il à si basse altitude ?
À l’aéroport de Kisangani, l’alerte avait pourtant été donnée. Des sources au sein de la Régie des Voies Aériennes (RVA) confirment qu’un appareil avait signalé des détresses dans les airs quelques minutes avant le crash. « Les dispositifs de secours étaient en état d’alerte maximale, mais le temps a manqué pour prévenir l’irréparable », souffle un agent sous couvert d’anonymat. L’agence météorologique locale, qui surveillait les conditions atmosphériques, atteste de la soudaineté de l’événement.
Cette nouvelle détresse aérienne en RDC soulève des questions brûlantes sur la sécurité des vols dans nos régions. Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que des mesures radicales ne soient prises ? Les équipements de navigation sont-ils adaptés aux défis de nos territoires ? L’enquête ouverte par les autorités aéroportuaires de Kisangani devra éclaircir ces zones d’ombre, mais aussi déterminer si la maintenance de l’appareil était conforme aux normes.
Derrière les statistiques froides – un mort, un blessé – se cache une réalité sociale criante. Ces accidents répétés minent la confiance dans le transport aérien, pourtant vital dans ces régions aux routes impraticables. Des familles entières dépendent de ces liaisons pour le commerce, les soins médicaux ou les retrouvailles. Chaque épave abandonnée au bord d’une piste est un symbole de précarité qui interroge notre capacité à protéger les citoyens.
Alors que le soleil se couchait sur Kisangani, des villageois se recueillaient près des débris, dans un silence lourd de sens. Cette tragédie, comme tant d’autres, pose l’urgente question du contrôle aérien dans l’est du Congo. Jusqu’où devrons-nous compter nos morts avant que le ciel congolais ne devienne enfin sûr ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
