Dans un effort majeur de modernisation de l’administration financière, la République Démocratique du Congo vient de former 530 comptables publics lors d’une session intensive à Kinshasa. Du 8 au 13 août, ces agents de l’État ont approfondi les fondamentaux du contrôle des finances publiques Congo et les principes essentiels de la comptabilité publique, sous l’égide conjointe de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) et de l’École nationale des finances (ENF).
Cette initiative s’inscrit au cœur de la réforme comptabilité publique Kinshasa, visant à doter le pays d’un système financier performant et adapté aux défis du développement socio-économique. Comme l’a souligné le ministre des Finances Doudou Fwamba lors de la clôture des travaux : « Le gouvernement œuvre à institutionnaliser un cadre de formation permanent pour renforcer les compétences de nos agents ». Une déclaration qui résonne comme un engagement fort en faveur de la professionnalisation de la fonction publique financière.
Le programme de cette DGTCP formation, structuré autour de cinq modules essentiels, couvrait notamment les fondamentaux de la comptabilité, les procédures des marchés publics et la responsabilité juridique des comptables. Ces connaissances techniques représentent les piliers indispensables à une gestion vertueuse des deniers publics. Mais au-delà des aspects procéduraux, quel impact cette formation aura-t-elle sur la lutte contre les détournements qui minent l’économie nationale ?
Le ministre Fwamba a exhorté les bénéficiaires à devenir des « vecteurs du changement », insistant sur la nécessité que « chaque dépense publique soit exécutée dans le strict respect des lois ». Un appel à la responsabilisation qui trouve écho chez les participants. Le Coordonnateur national des comptables publics a réaffirmé leur engagement collectif : « Nous mettrons en pratique ces acquis pour contribuer au développement du pays grâce à une gestion saine et transparente ».
Cette formation comptables publics RDC organisée par l’Ecole nationale des finances symbolise plus qu’un simple renforcement de capacités. Elle constitue le socle d’une refonte systémique où chaque comptable devient un gardien de la transparence. La participation massive des agents – saluée par le ministre – témoigne d’une adhésion collective à cette métamorphose nécessaire. Dans un pays où la confiance dans les institutions financières reste à construire, ces 530 comptables forment désormais la première ligne de défense contre les pratiques néfastes.
L’enjeu dépasse la simple technique comptable : il s’agit de reconstruire le contrat de confiance entre l’État et les citoyens. Comme le rappelle un expert des finances publiques : « Un système comptable robuste est le système nerveux de la bonne gouvernance ». Les modules sur le contrôle des finances publiques et la responsabilité des comptables répondent précisément à cet impératif de redevabilité. Les résultats concrets de cette formation se mesureront à l’aune de la réduction des irrégularités dans les prochains rapports d’audit.
Cette initiative s’inscrit dans une vision prospective où la RDC pourrait, à terme, se doter d’une administration financière aux standards internationaux. La pérennisation de telles formations apparaît comme la clé de voûte d’une réforme en profondeur. Reste à savoir si ces nouveaux savoir-faire se traduiront par une mutation tangible des pratiques sur le terrain. Une question dont la réponse déterminera l’efficacité réelle de cette ambitieuse modernisation des finances publiques congolaises.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net