À Masisi, où les cicatrices de la guerre marquent encore les collines, Jeanne, mère de cinq enfants, regarde sa maison reconstruite. « Après sept ans en fuite, cultiver mon champ sans peur, c’est comme renaître », confie-t-elle, les mains tremblantes. Son témoignage incarne l’espoir porté par le nouveau projet paix nord-kivu officiellement lancé à Goma par le Réseau des associations pour la promotion des droits de la femme.
Financé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cette initiative cruciale s’attaque aux racines de la crise dans l’Est de la RDC. Ciblant spécifiquement les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, elle vise à transformer les zones meurtries par les déplacements forcés en havres de stabilité. Comment ? En tissant une cohesion sociale goma par la résilience communautaire et la médiation pacifique. Pour des milliers de femmes deplacees rdc, c’est la promesse d’un retour à la dignité.
L’urgence est tangible : dans ces régions, des familles entières reviennent après des années d’exode, confrontées à des terres abandonnées et des conflits latents. Le projet, intégré au plan de réponse sécuritaire des Kivu, mise sur trois piliers : renforcer l’économie locale, instaurer des dialogues communautaires et sécuriser la reinsertion masisi et ses environs. Une approche holistique où chaque semence plantée symbolise une paix qui germe.
Preuve de cet engagement terrain : à Buhumba, en territoire de Nyiragongo, une session clé s’est tenue ce lundi 11 août 2025. Sous l’œil expert de la monusco genre buhumba, trente membres des cellules locales de paix – dont dix femmes – ont été formés à intégrer le genre dans la résolution des conflits. « Sans les femmes, aucune paix n’est durable », martèle un facilitateur sur place. Ces gardiennes invisibles de la communauté deviennent ainsi architectes de la réconciliation.
Pourtant, les défis persistent. Comment garantir que ce projet ne soit pas un énième mirage pour les retournés ? La réponse réside dans son ancrage local. En privilégiant l’inclusion et le développement communautaire, il évite les écueils des programmes parachutés. À Sake, dans le groupement de Kamuronza, le lancement officiel a déjà mobilisé chefs locaux et jeunes, créant un réseau de sentinelles de la cohésion.
Au-delà des territoires, c’est tout l’équilibre du Nord-Kivu qui se joue. Ces initiatives sont-elles suffisantes face à l’ampleur des besoins ? Sans doute non, mais elles tracent une voie. Car chaque femme comme Jeanne, qui retrouve un toit et un champ, incarne une victoire contre l’instabilité. Dans l’ombre des volcans, la patience des déplacés mérite plus que des promesses : des actes qui feront fleurir, enfin, une paix durable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net