Une atmosphère de peur et de colère a conduit des jeunes du quartier Batumona, dans la commune de Kimbanseke, à saccager violemment une église dirigée par un pasteur surnommé « fils de l’homme », mardi 12 août 2025. La raison ? Des cris « terrifiants » nocturnes récurrents autour de l’édifice religieux, situé au sud-est de Kinshasa, qui ont poussé les habitants à l’extrême. « Chaque nuit, on entend des cris de sirène dans cette église. Les jeunes n’en pouvaient plus », confie une habitante, révélant que cette assemblée avait déjà été délocalisée de force de Kingasani, dans la commune de N’djili, pour des motifs identiques.
L’incident de vandalisme à Kimbanseke semble être le point culminant d’une tension grandissante. Un voisin raconte une expérience glaçante : « En rentrant un soir, j’ai croisé une chèvre blanche qui aboyait et pleurait comme un humain près de l’église. Une autre nuit, vers minuit, un cri terrifiant en est sorti. J’étais pétrifié. » Ces phénomènes inexplicables, attribués au pasteur « fils de l’homme », ont transformé l’édifice sans nom référentiel en épicentre de rumeurs. Selon des riverains, les fidèles seraient principalement des membres de sa famille, ce qui alimente la méfiance.
Mais au-delà des cris nocturnes, c’est l’histoire troublante de cette église qui interroge. Après avoir été expulsée de Kingasani pour les mêmes nuisances sonores, son implantation à Batumona sur la route Mokali n’a fait que déplacer le problème. « Cette église, on va la démolir », menaçait déjà un jeune jours avant l’attaque, résumant l’exaspération d’un quartier livré à l’insomnie et à la peur. Jusqu’où peut aller la tolérance face à des pratiques religieuses qui perturbent la vie collective ?
L’incident soulève des enjeux profonds sur la cohabitation entre lieux de culte et communautés à Kinshasa. Si la violence du vandalisme est condamnable, elle révèle un désarroi face à des phénomènes perçus comme surnaturels et non régulés. Les autorités locales restent silencieuses, tandis que les habitants de Batumona s’interrogent : comment distinguer la liberté religieuse d’un trouble public inacceptable ? Cette église délocalisée de Kingasani à Kimbanseke symbolise un malaise croissant dans une capitale où le spirituel et le quotidien se heurtent parfois violemment.
La question reste entière : qui protègera les riverains si les cris nocturnes recommencent ? L’absence de cadre pour gérer de tels conflits risque d’alimenter d’autres actes de vandalisme, fragilisant le tissu social déjà précaire de ces quartiers périphériques. À quand une médiation pour apaiser les esprits ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net