Une opération inédite a été lancée mardi 12 août en Ituri. Des membres de groupes armés rivaux parcourent ensemble leurs anciens bastions. Leur mission : convaincre les combattants de rejoindre le processus de désarmement. Cette deuxième phase de sensibilisation durera un mois. Elle cible spécifiquement les signataires de l’accord de paix d’Aru.
Des équipes mixtes, rassemblant CODECO, Chini ya Tuna, MAPI, FPIC, FRPI et des éléments d’Autodéfense, ont pris la route. Elles sont accompagnées par le gouvernement provincial, les FARDC et la MONUSCO. Qui mieux que ces ex-belligérants pour transmettre le message de paix ? Leur présence conjointe dans les territoires d’Irumu et de Djugu constitue un signal fort. Ces zones demeurent instables malgré les engagements.
L’effort se concentre particulièrement sur la Route nationale 27. Cet axe stratégique de 165 kilomètres relie Bunia à Mahagi. La RN27 a été le théâtre d’attaques récurrentes contre les civils et les convois commerciaux. Ces violences ont étranglé l’approvisionnement de Bunia. Les pénuries de carburant et de produits essentiels en sont les conséquences directes.
Trois messages clés sont portés par cette campagne : cessation immédiate des violences contre les populations, arrêt de la circulation des armes, et intégration aux programmes de réinsertion. Cette démarche s’inscrit dans la feuille de route validée par toutes les parties. Elle fait suite à une première phase menée du 3 au 27 juillet, dont les enseignements ont été intégrés.
La sécurité le long de la RN27 représente un enjeu économique vital. Peut-on espérer une reprise normale des activités commerciales ? Les autorités provinciales misent sur cette approche innovante. Faire des anciens combattants des ambassadeurs du désarmement en Ituri constitue un pari audacieux. Leur connaissance du terrain et des réseaux est un atout décisif.
Cette initiative marque une avancée dans la mise en œuvre de l’accord de paix d’Aru. Le succès du désarmement conditionne la stabilisation durable de la région. Les populations de l’Ituri, éprouvées par des années de conflit, attendent des actes concrets. La crédibilité du processus de réinsertion des combattants en dépend. Les prochaines semaines seront déterminantes pour consolider la paix dans cette zone stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
