Dans le sanctuaire politique de Gombe, l’Union sacrée de la Nation (USN) a de nouveau mobilisé ses forces ce dimanche 10 août 2025, sous l’égide du Président Félix Tshisekedi. Cette rencontre stratégique, présentée comme un renforcement de « la cohésion et de la transparence », intervient dans un contexte politique tendu, quelques semaines seulement après la formation du gouvernement Suminwa II. Une question plane : cette unité affichée suffira-t-elle à contrer les défis sécuritaires qui minent l’est du pays ?
Les participants, réunis autour de leur haute autorité politique, ont disséqué avec minutie la charte fondatrice et le projet de règlement intérieur destinés à structurer l’avenir de la coalition majoritaire. Le professeur André Mbata, Secrétaire permanent de l’USN, a révélé que ces travaux « ouvrent la voie au Congrès USN » tout en instaurant un « tournant dans la gouvernance interne ». Dans une atmosphère que les sources décrivent comme studieuse, Félix Tshisekedi a salué les efforts de concertation, qualifiant le travail accompli de réponse aux « attentes pressantes » de la plateforme.
Pourtant, derrière les déclarations de consensus transparaît une volonté présidentielle ferme. Le chef de l’État a insisté sur l’impératif d’« un langage unique » et d’une efficacité renforcée dans l’action publique, exigeant une proximité accrue avec les populations. Les échanges francs auraient permis d’évaluer la répartition des responsabilités au sein des structures de l’USN, tandis que les cadres réaffirmaient leur engagement à soutenir le quinquennat en cours. Une loyauté immédiatement réinvestie dans le soutien au gouvernement Suminwa II, qualifié sans ambages par Mbata de « notre gouvernement ».
Ce rassemblement s’inscrit dans la continuité des ambitions annoncées dès février dernier à la Cité de l’Union Africaine, où Tshisekedi envisageait déjà un remaniement vers un exécutif d’union nationale et une restructuration de la direction de l’USN. Rappelons que lors de cette réunion antérieure, le chef de l’État avait exprimé une déception cinglante face au manque d’engagement de certains alliés dans la gestion de la crise sécuritaire orientale, exacerbée par l’agression rwandaise via le M23. Un avertissement qui résonne comme un sous-texte des actuelles manœuvres de consolidation.
L’échéance suivante est déjà fixée au jeudi 14 août, date à laquelle le Présidium se réunira pour adopter définitivement les textes et décider du lancement du Congrès USN. Le professeur Mbata assure que cette étape permettra à la haute autorité de « décider de la tenue du congrès ». Mais au-delà des procédures, c’est la crédibilité même de la coalition qui se joue : sa capacité à transformer des réunions en résultats tangibles face aux urgences nationales. La réussite de ce congrès naissant déterminera si l’USN peut incarner davantage qu’une simple alliance tactique et s’imposer comme un pilier durable de la gouvernance congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd