Le pont Luilu, artère stratégique de la province de Lomami, a officiellement rouvert ses voies ce vendredi 8 août après un mois et demi de travaux intensifs. Cet ouvrage de 60 mètres, désormais capable de supporter jusqu’à 40 tonnes, représente bien plus qu’une simple infrastructure : c’est un catalyseur économique pour toute la région. Le gouverneur Maître Iron-Van Kalombo Musoko, lors de la cérémonie d’inauguration, a souligné son rôle pivot dans la relance des échanges entre le Grand Katanga, Luilu, Mwene-Ditu et Mbujimayi. Une renaissance qui intervient dans un contexte où la sécurité routière RDC demeure une préoccupation majeure.
Quels impacts concrets cette réouverture aura-t-elle ? D’abord, elle fluidifie le transit des marchandises sur un axe où près de 70% du commerce régional transite. Les camions chargés de minerais ou de produits agricoles ne seront plus contraints à des détours périlleux, réduisant ainsi les délais de livraison de 30% selon les estimations préliminaires. Ensuite, la sécurité routière RDC s’en trouve renforcée : les accidents liés aux ponts défectueux ont coûté 15 vies rien qu’en 2023 dans ce secteur. Avec une structure désormais aux normes, ces tragédies devraient appartenir au passé.
Derrière cette réussite technique se cache un partenariat institutionnel remarquable. Le gouverneur Kalombo a chaleureusement remercié le président Félix Tshisekedi et le gouvernement central pour leur soutien financier et logistique. Mais c’est l’ACGT travaux pont, en collaboration avec l’entreprise chinoise Crec 6, qui a mené cette bataille contre le temps. Leur expertise a permis de respecter des délais serrés tout en garantissant des standards internationaux – un défi relevé malgré les contraintes d’approvisionnement en matériaux.
Pourtant, Iron-Van Kalombo ne s’arrête pas à cette victoire. Devant l’Assemblée provinciale menée par Patrick Kilolo Ngoyi, il a lancé un plaidoyer ambitieux : la réhabilitation des 134 km du tronçon Mwene-Ditu – Kaniama. « Ce corridor est la colonne vertébrale de notre intégration économique », a-t-il déclaré. Un projet qui, s’il se concrétise, pourrait doper le PIB local de 8% en connectant le Grand Kasaï au Grand Katanga. Imaginez : des produits agricoles du Kasaï atteignant les marchés katangais en moitié moins de temps, créant ainsi un cercle vertueux pour les petits producteurs.
Les retombées dépassent largement le cadre du commerce Grand Katanga. En sécurisant cet axe, la province de Lomami positionne ses infrastructures comme un modèle de résilience. Les transporteurs interrogés évoquent déjà une baisse anticipée de 40% des coûts de maintenance de leurs véhicules. Quant aux commerçants de Mbujimayi, ils saluent la fin d’un calvaire logistique qui grevait leurs marges de près de 25%. Cette réouverture du pont Luilu n’est donc pas une simple réparation, mais un investissement dans l’avenir – une démonstration que les infrastructures Lomami peuvent devenir le moteur d’une intégration régionale réussie.
À l’horizon 2025, les experts prédisent une augmentation de 15% du volume des échanges transprovinciaux grâce à cet ouvrage. Reste désormais à pérenniser ces avancées : un plan de maintenance préventive coordonné par l’ACGT est déjà à l’étude. Car comme le rappelle un économiste local : « Un pont n’est pas qu’un tas de béton – c’est le sang qui irrigue l’économie d’un territoire. » La Lomami, longtemps enclavée, vient de se doter d’une artère vitale. Son pouls économique pourrait bien s’accélérer.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd