Dix années d’attente viennent de prendre fin au Kasaï-Central. Le projet de la centrale hydroélectrique de Katende, paralysé depuis 2015, a officiellement redémarré ses opérations ce vendredi 8 août 2025, sous l’œil vigilant du gouverneur Joseph-Moïse Kambulu Nkonko. Ce redémarrage marque un tournant décisif pour l’électrification d’une région longtemps pénalisée par des déficits énergétiques chroniques. Mais quels défis techniques et administratifs restent à surmonter pour que cette infrastructure devienne enfin opérationnelle ?
Confiés au consortium Angelique International Limited (AIL) et Eco Énergie, les travaux de la centrale hydroélectrique Katende progressent selon un calendrier ambitieux. L’ingénieur délégué du ministère des Ressources hydrauliques, Rémy Matala Pasu, confirme des avancées significatives : « Le drainage complet du site est achevé et les eaux du canal ont été intégralement évacuées. Nous avons érigé des digues anti-infiltration autour des infrastructures en construction, dont le renforcement se poursuit pour garantir la sécurité des ouvrages de génie civil ». Parallèlement, Mining Engineering Services (MES) et Grand International Group ont lancé le déploiement des lignes de transport d’électricité vers les centres urbains, colonne vertébrale du futur réseau régional.
Néanmoins, un obstacle administratif menace la dynamique des travaux katende kasai-central : des équipements spécialisés indispensables sont actuellement bloqués à la douane. Face à cette situation, le gouverneur Kambulu a annoncé une intervention directe auprès du ministère des Finances. « Nous œuvrons à obtenir une exonération douaniere RDC pour ces machines critiques. Leur dédouanement accéléré est vital pour respecter nos délais », a-t-il déclaré sur site, soulignant l’urgence de lever ces barrières logistiques.
Le projet Katende se structure autour de trois phases clés, véritables étapes de croissance pour l’autonomie énergétique du Grand Kasaï. La première phase, échelonnée sur 24 mois, délivrera 16 mégawatts destinés en priorité à Kananga et Bukonde – une bouffée d’oxygène pour une région où moins de 20% de la population a accès à l’électricité. La deuxième étape fera bondir la capacité à 48 mégawatts, étendant la desserte au Kasaï-Oriental et à Tshimbulu. En phase terminale, la centrale atteindra sa puissance maximale de 64 mégawatts, transformant radicalement le paysage économique local.
L’impact de cette infrastructure dépasse largement la simple production d’énergie. Chaque mégawatt généré promet d’irriguer l’économie provinciale : relance industrielle, création d’emplois et amélioration des services sociaux. La priorité accordée à l’électricité Kananga dans la phase initiale répond à un impératif de développement urbain, cette ville de 1,5 million d’habitants étant actuellement alimentée par des groupes électrogènes coûteux et polluants. Les autorités tablent sur une réduction de 30% des coûts énergétiques pour les entreprises locales dès la mise en service des premiers turbines.
Ce projet katende phases représente un investissement estimé à 120 millions USD, financé par un partenariat public-privé. Son achèvement pourrait faire du Kasaï-Central un exportateur net d’énergie vers les provinces voisines d’ici 2030. Alors que les travaux viennent de franchir un cap technique majeur avec la maîtrise des flux hydriques, la résolution des blocages douaniers constituera le prochain test décisif. La réussite de ce chantier symbolique démontrera-t-elle la capacité de la RDC à concrétiser ses ambitions énergétiques ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
