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Choléra au Maniema : taux de létalité à 3,9%, bien au-dessus du seuil critique de l’OMS

Une crise sanitaire alarmante secoue la province du Maniema où le choléra fait des ravages depuis avril dernier. Les derniers chiffres officiels révélés par le ministre provincial de la Santé par intérim, Masumbuko Lutaka Francis, sont sans appel : 4 277 cas enregistrés pour 167 décès, soit un taux de létalité de 3,9%. Un chiffre bien supérieur au seuil de 1% recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui sonne comme un signal d’urgence absolue.

Comment expliquer cette flambée incontrôlée ? La réponse se niche dans la progression inquiétante de l’épidémie vers de nouvelles zones de santé. Pangi, Kunda, Punia et Ferekeni sont désormais en première ligne, avec des taux de mortalité localisés dépassant parfois 10%. À Kunda précisément, on déplore 5 morts pour 42 cas, soit une létalité effrayante de 11,9%. Ces foyers actifs illustrent les défaillances persistantes dans la prévention et la prise en charge médicale au cœur de la région.

Face à cette “maladie des mains sales” qui prolère dans un contexte d’hygiène précaire, le ministre Lutaka Francis a lancé un appel solennel lors d’une conférence de presse tenue à Kindu le 9 août : « Cette situation exige une mobilisation communautaire et multisectorielle immédiate. Chaque acteur, des familles aux autorités locales, doit s’impliquer pour briser la chaîne de contamination. » Un message d’autant plus crucial que le Maniema présente historiquement des taux de létalité élevés, symptôme d’un système de santé publique fragilisé.

La riposte s’organise enfin sur le terrain. Une délégation conjointe du ministère national de la Santé et de l’UNICEF s’est déployée à Kindu en début de semaine pour coordonner un plan d’intervention d’urgence. Au programme : distribution massive de médicaments et de kits d’hygiène, campagnes de sensibilisation porte-à-porte, et renforcement des structures sanitaires locales. L’objectif ? Inverser la courbe épidémique dans les zones les plus affectées – Kailo, Kindu, Alunguli, Kampene, Kunda, Ferekeni et Pangi – où l’hôpital général de Kindu enregistre encore des cas quotidiens.

Mais pourquoi le choléra résiste-t-il aussi farouchement dans cette province ? Les spécialistes pointent un cercle vicieux : accès limité à l’eau potable, méconnaissance des gestes barrières, et retard dans le traitement des premiers symptômes (diarrhées aiguës, vomissements). Une combinaison mortelle qui transforme cette infection pourtant évitable et traitable en tueur silencieux. Rappelons qu’une réhydratation précoce réduit drastiquement les risques de décès.

Alors que la saison des pluies approche, menaçant d’aggraver la situation, les autorités insistent sur deux axes clés : l’éducation sanitaire et l’accès aux soins. « Se laver les mains au savon avant de manger et après les toilettes reste le bouclier le plus efficace », rappelle un médecin coordinateur sur place. Un geste simple qui pourrait sauver des centaines de vies si adopté massivement. La lutte contre cette épidémie est loin d’être gagnée, mais chaque action compte pour protéger les communautés du Maniema.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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