Le mot de Faïda Mwangilwa, présidente du Conseil d’administration du Fonds pour les Femmes Congolaises, résonne comme un appel à l’action : « Le FFC est notre œuvre commune. Entre deux sessions, il y a du travail à faire ». Ces paroles ont clôturé trois jours d’intenses réflexions lors de l’assemblée générale ordinaire qui s’est achevée ce vendredi 8 août à Kinshasa. Un rassemblement crucial pour l’avenir des droits des femmes en RDC, où chaque décision prise engage directement le destin de milliers de Congolaises.
Depuis le 6 août, administrateurs et membres de l’Assemblée générale ont passé au crible les documents stratégiques de l’organisation. Les rapports financiers et narratifs de 2024 ont été disséqués, validés, et accompagnés de recommandations précises pour le plan d’action 2025. Mais la pierre angulaire de ces travaux ? Sans conteste la validation du manuel des procédures d’octroi et de gestion des subventions. Cet outil, salué comme une avancée majeure, vise à garantir une transparence totale dans l’allocation des ressources aux organisations partenaires. Un bouclier contre les dérives, dans un contexte où chaque franc compte pour les militantes de terrain.
« Les échanges ont été constructifs et nous ont permis d’avoir une vue d’ensemble sur l’état de santé de l’organisation », a témoigné un représentant du personnel, reconnaissant envers les participants. Cette session aura effectivement mis en lumière des failles structurelles. Faïda Mwangilwa l’a martelé : certains textes statutaires n’ont pas évolué depuis la création du Fonds il y a 18 ans. Comment une organisation peut-elle rester efficace avec des mécanismes conçus avant l’ère des réseaux sociaux, avant l’explosion des besoins dans les zones de conflit ? La révision des fondements juridiques du FFC s’impose comme une urgence.
La présidente a aussi lancé un appel sans détour : le respect des cotisations statutaires et l’engagement bénévole sont les piliers de la pérennité financière. Un message crucial alors que le FFC, présent dans 16 provinces, a soutenu plus de 500 organisations locales depuis sa création. Son mécanisme de proximité fait de lui un acteur incontournable du financement des initiatives féminines. Mais comment maintenir cette présence sans ressources stables ? Comment éviter que les subventions ne se transforment en gouttes d’eau dans le désert des besoins ?
Les défis soulevés lors de cette assemblée générale FFC dessinent une feuille de route exigeante : moderniser les statuts, appliquer rigoureusement le nouveau manuel de subventions, et surtout, renforcer la mobilisation des ressources. La prochaine session sera déterminante pour évaluer la mise en œuvre de ces résolutions. D’ici là, les équipes sur le terrain continueront leur combat quotidien. Car derrière chaque procédure validée, chaque ligne budgétaire, se cachent des visages de Congolaises attendant justice, éducation, autonomie. Le manuel adopté sera-t-il à la hauteur de leurs espoirs ? Réponse dans les communautés où œuvrent les organisations femmes Congo soutenues par ce fonds devenu indispensable.
Nancy Clémence Tshimueneka
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd