Une attaque meurtrière a secoué la plaine du lac Albert dans la nuit du 7 au 8 août. La milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, a pris d’assaut une position avancée des FARDC à Nyamamba. Cette localité du territoire de Djugu, située à 70 kilomètres au sud de Bunia, devient l’épicentre de nouvelles violences en Ituri.
Les combats ont éclaté vers 23h00 jeudi selon des témoins oculaires. Les assaillants ont surpris les militaires dans leur avant-poste. Une contre-offensive des FARDC a été immédiatement lancée. Les échanges de tirs intenses ont persisté jusqu’à l’aube. À Tchomia, village voisin situé à 7 kilomètres, des habitants ont signalé des détonations vers 5h00 du matin.
Le bilan provisoire fait état de six morts. Quatre militaires des FARDC tués ont été formellement identifiés par le commandement local. Plusieurs blessés graves ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital général de Bunia. Mais ce décompte pourrait s’alourdir : deux femmes ont été abattues à Mita, village adjacent à Nyamamba. Leurs corps ont été retrouvés près des plantations.
Cette attaque ituri relance le débat sur l’impunité de la milice CRP. Comment ce groupe armé parvient-il à maintenir son emprise malgré les opérations conjointes ? Les organisations locales pointent du doigt la passivité des troupes ougandaises stationnées à Sabe. Ces dernières, censées appuyer les FARDC contre la rébellion, n’ont pas intercepté les assaillants.
Les conséquences humanitaires sont immédiates. Des milliers de déplacés des camps de pêche de Nyamamba, Café et Mbogi voient leur retour compromis. « La violence Djugu nous enferme dans un cercle infernal », déplore un représentant communautaire sous couvert d’anonymat. Les écoles et centres de santé restent fermés depuis vendredi matin.
L’armée congolaise garde pour l’heure le silence sur cet incident. Aucun communiqué officiel n’a été diffusé concernant ces FARDC tués. Pourtant, cette attaque survient dans une zone où la présence militaire avait été renforcée en juin dernier. La situation sécuritaire dans cette partie de l’Ituri demeure extrêmement volatile. Une enquête terrain a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’assaut.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net