Une attaque ciblée a frappé le site minier de Luhihi, territoire de Kabare (Sud-Kivu), dans la soirée du mardi 5 août. Selon des sources locales concordantes, des hommes lourdement armés ont lancé une opération éclair contre des commerçants et creuseurs artisanaux. Le butin comprend des sommes d’argent non divulguées, des téléphones portables et plusieurs grammes d’or précieux.
Les assaillants, dont l’identité reste inconnue, ont opéré avec une efficacité troublante vers 20 heures. Des coups de feu ont été tirés en introduction à leur intervention, semant la panique parmi les travailleurs. Comment une telle violence a-t-elle pu s’abattre sur cette zone placée sous le contrôle de la rébellion AFC/M23 ? La question hante désormais les acteurs locaux.
Un témoin direct, acheteur d’or présent sur les lieux, décrit des scènes de désolation : “Ces hors-la-loi ont tout balayé sur leur passage. J’ai eu juste le temps de me cacher derrière des sacs de minerais”. Après leur forfait, les agresseurs se sont évaporés dans la brousse environnante sans la moindre intervention sécuritaire.
L’incident survient dans un contexte d’insécurité Kabare croissante autour des sites miniers. Un responsable de la société civile locale, interrogé sur place, s’alarme : “Cette facilité démontre un grave déficit sécuritaire. Où étaient les forces censées protéger la population ?”. Son appel au renforcement urgent des dispositifs de protection résonne comme un cri d’alarme.
Le vol or Sud-Kivu à Luhihi révèle les vulnérabilités de cette mine artisanale devenue poumon économique. Ces derniers mois, ce site attirait des centaines de jeunes désœuvrés, transformant la zone en plaque tournante du négoce aurifère. Mais derrière l’espoir d’une vie meilleure se cachent des risques permanents : accidents mortels fréquents et maintenant cette recrudescence d’attaques armées.
La rébellion AFC/M23, qui contrôle administrativement le secteur, n’a pas réagi immédiatement à ces événements. L’absence de résistance face à cette incursion soulève des interrogations sur leur capacité réelle à garantir la sécurité. L’attaque site minier Luhihi pourrait-elle annoncer une nouvelle stratégie des groupes armés pour s’emparer des ressources minières ?
Les commerçants sinistrés se retrouvent démunis après ce pillage systématique. Sans dispositifs de protection ni mécanismes d’alerte rapide, la mine artisanale Luhihi reste une cible facile. Les autorités provinciales ont ouvert une enquête pour identifier les responsables, mais les habitants attendent davantage que des promesses. La sécurisation effective des sites miniers apparaît désormais comme une condition vitale pour l’économie locale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net