Le territoire de Basoko, dans la province de la Tshopo, a été le théâtre de violences meurtrières ce week-end. Un enchaînement tragique, démarré par une arrestation controversée, a plongé le chef-lieu dans le chaos. Des bureaux administratifs ont été réduits en cendres. Le bilan final fait état de deux morts et deux blessés graves.
Tout commence par l’arrestation d’un homme d’une soixantaine d’années. Selon des témoignages recueillis localement, cet individu aurait été appréhendé à la place de son fils, accusé de viol sur mineure. La raison invoquée ? Le non-respect d’un engagement financier visant à dédommager la victime. Cette détention, qualifiée d’arbitraire par des sources enseignantes de Basoko, a pris une tournure fatale.
Le sexagénaire est décédé durant sa garde à vue. Si des sources non officielles évoquent un décès en cellule, l’administrateur du territoire de Basoko affirme, lui, que l’homme a succombé à l’hôpital de la police. Cette disparition a servi de détonateur à une colère populaire explosive. Comment une procédure judiciaire a-t-elle pu conduire à une telle tragédie humaine ?
Le centre de Basoko a rapidement été envahi par des manifestants enragés. La fureur des jeunes s’est matérialisée par l’incendie des bureaux de la police nationale et du tribunal de paix. Face à cette flambée de violence, les forces de l’ordre sont intervenues. Des tirs ont été entendus dans les rues de cette localité de la Tshopo.
Leurs conséquences furent immédiates et dramatiques. Une commerçante a été touchée par une balle au bas-ventre. Malgré une intervention médicale rapide, ses blessures se sont avérées mortelles. Deux autres personnes ont subi des blessures graves aux bras lors de cet incident sécuritaire. Leur prise en charge médicale suscite actuellement de vives inquiétudes quant à leur pronostic vital.
Face à l’ampleur de la crise – deux morts, deux blessés graves et des infrastructures publiques détruites – le conseil de sécurité territorial s’est réuni d’urgence. Une décision a été prise d’enterrer les victimes ce lundi. Toutefois, dans un souci d’apaisement, les corps ont finalement été rendus aux familles. Une mesure préventive pour éviter de nouvelles explosions de colère dans les rues de Basoko.
Malgré ces événements sanglants, un calme relatif est revenu ce lundi dans le territoire. L’administrateur de Basoko a confirmé la reprise normale des activités commerciales. Les marchés ont rouvert, les habitants circulent. Mais cette apparente normalité peut-elle effacer le choc des violences et la douleur des familles endeuillées ? Les questions sur les circonstances exactes du décès initial et sur l’usage de la force par les policiers restent entières.
Cet épisode tragique souligne les tensions latentes dans la région de la Tshopo. L’incident de Basoko, avec son lourd tribut humain et matériel, rappelle cruellement les défis sécuritaires et judiciaires auxquels font face les territoires éloignés. L’enquête annoncée par les autorités locales sera scrutée à la loupe. La population de Basoko attend des réponses et des garanties pour l’avenir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd