Le stade IGA de Montréal a vibré ce lundi sous les coups de raquette d’une phénomène. Victoria Mboko, 18 ans à peine, a réalisé l’impensable : dominer la numéro deux mondiale Coco Gauff en deux sets secs (6-1, 6-4). Une performance historique qui propulse la jeune Canadienne en quarts de finale de l’Omnium Banque Nationale, du jamais vu cette année chez les locaux. Qui aurait parié sur un tel tremblement de terre dans le tennis canadien ?
Derrière ce coup d’éclat se cache un destin forgé dans l’exil. Née à Charlotte en Caroline du Nord de parents congolais ayant fui le régime de Mobutu, Mboko grandit dans la région de Toronto où sa famille pose ses valises. C’est là, dès 4 ans, qu’elle tape ses premières balles à l’académie de Pierre Lamarche, ancien capitaine de l’équipe canadienne de Coupe Davis. La graine d’une championne germe déjà.
Son parcours ressemble à une ascension calculée au millimètre : formation à l’IMG Academy en Floride, passage par l’école de la légende belge Justine Henin, avant de parfaire son jeu sous la houlette d’Olivier Jeunehomme et de l’ex-numéro une française Nathalie Tauziat dans le programme de Tennis Canada. Une formation d’élite qui porte ses fruits en 2025 avec un bilan époustouflant : 46 victoires pour seulement 9 défaites et cinq titres ITF décrochés entre la Martinique et Porto.
Cette défaite infligée à Coco Gauff lors de l’Omnium Banque Nationale n’est pas un accident. Depuis janvier, la joueuse issue de la diaspora congolaise a grimpé de 266 places au classement WTA ! Son arme secrète ? Un mental d’acier couplé à un jeu agressif qui a fait plier l’Américaine en 1h17 de jeu seulement. La preuve par l’action que le tennis canadien possède désormais une nouvelle égérie.
Que réserve la suite ? Dans la nuit de lundi à mardi, Mboko affrontera l’Espagnole Jessica Bouzas Maneiro en quarts de finale. Une victoire la propulserait directement dans le top 50 mondial, scénario inimaginable il y a six mois. Et pourquoi pas plus, vu sa trajectoire fulgurante qui rappelle ses exploits à Roland-Garros où elle s’était hissée au troisième tour après les qualifications, ou ses victoires fracassantes en Coupe Billie Jean King.
La diaspora congolaise tennis peut être fière de sa nouvelle ambassadrice. Alors que Montréal retient son souffle, une question brûle toutes les lèvres : cette guerrière des courts, qui a transformé l’Omnium Banque Nationale en terrain de conquête, ira-t-elle jusqu’en finale ? Son parcours force déjà le respect et écrit une nouvelle page de l’histoire sportive congolaise. Une certitude : Victoria Mboko n’a pas fini de faire trembler l’establishment du tennis mondial.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd