Alors que la République Démocratique du Congo s’apprête à accueillir le gouvernement Suminwa II, une controverse inattendue éclabousse Jean-Lucien Bussa, ministre en charge du Portefeuille. Des accusations de népotisme fusent dans les cercles politiques de Kinshasa, mais résistent-elles à l’examen rigoureux des faits ?
Curieusement, ces attaques personnelles surviennent à un moment charnière, alors que le nouveau cabinet ministériel RDC est sur le point d’être officialisé. Les détracteurs du ministre l’accusent d’avoir peuplé son équipe de proches, une pratique que les documents officiels semblent pourtant démentir. Sa fille Patience Bussa, loin d’occuper un poste stratégique, gère exclusivement les affaires privées familiales. Jordan-Lucien Bussa Tongba, son fils, poursuit quant à lui ses études en Information Technology à l’University of North Texas. Quant au Dr Jean-Romain Bussa, frère du ministre, il dirige sa propre clinique privée, le Centre Hospitalier de Kinshasa, sans lien avec l’administration publique.
Faut-il pour autant jeter l’anathème sur toute présence familiale au sein d’un cabinet ministériel ? La déontologie politique admet qu’un ministre puisse s’entourer de collaborateurs compétents issus de son cercle proche, pourvu que leurs qualifications soient indiscutables. C’est précisément le cas de Mariam et Naomie Bussa, les deux seules filles du ministre intégrées à son équipe. Mariam, secrétaire particulière, présente un cursus académique remarquable : diplômée en sciences sociales et humaines du Tarrant County College, titulaire d’une licence en biologie de l’University of Texas at Arlington, elle possède même une certification en stratégie d’affaires de Harvard University et un brevet du Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense. Quant à Naomie, contrairement aux allégations, elle n’occupe pas le poste de conseillère financière, fonction dévolue à Henry Kazongo.
Cette polémique soulève une interrogation plus vaste sur les stratégies politiques à l’œuvre en RDC. Comme le confie un observateur anonyme de la scène politique congolaise : « Le débat autour de la famille Bussa manque singulièrement de pertinence. Ne devrait-on pas plutôt s’interroger sur l’apport concret de Jean-Lucien Bussa dans les différents ministères qu’il a dirigés depuis l’ère Kabila ? » Cette remarque acérée pointe l’étrange focalisation médiatique sur des accusations qui semblent, à l’analyse, largement surévaluées.
Dans l’arène politique de Kinshasa, où les accusations de népotisme RDC servent souvent d’armes de diversion, ce dossier révèle une mécanique bien rodée. À quelques jours de la naissance du gouvernement Suminwa II, certains acteurs chercheraient-ils à fragiliser un ministre perçu comme un pilier de l’équipe sortante ? La disproportion entre les faits établis et la virulence des attaques interpelle. Alors que le pays attend la composition du nouvel exécutif, cette tempête dans un verre d’eau pourrait bien masquer des luttes d’influence plus souterraines. L’enjeu dépasse la simple défense d’un homme : il touche à la crédibilité même des débats politiques congolais. Le véritable test sera de savoir si ces accusations politiques sans fondement solide influenceront la configuration finale du cabinet ministériel RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net