Une crise humanitaire d’une extrême gravité se profile dans le groupement de Bambo, territoire de Rutshuru. Depuis plusieurs mois, les rebelles de l’AFC-M23 y confisquent systématiquement les récoltes agricoles tout en interdisant aux populations l’accès à leurs propres champs. Cette double privation plonge des milliers d’habitants dans une insécurité alimentaire catastrophique.
« Les militaires du M23 affirment que nos champs appartiennent aux FDLR. C’est un mensonge ! 99,9% de ces productions agricoles sont le fruit du travail des autochtones », dénonce avec véhémence Isaac Kibira, notable de Bambo. Ce témoignage accablant révèle le prétexte utilisé par les rebelles pour justifier cette spoliation organisée.
La confiscation des récoltes par le M23 s’étend sur une large zone. Les localités de Kapopi, Kiseguro, Budafa et Kaza Roho sont particulièrement touchées. Dans la partie Est, près du parc, les rebelles récoltent activement les denrées appartenant aux populations locales. À l’Ouest, une interdiction pure et simple empêche tout accès aux plantations. Comment des communautés entières pourront-elles survivre ?
La situation dépasse la simple crise alimentaire pour virer au cauchemar humanitaire. « Nous sommes chassés de nos villages et maintenant privés de toute nourriture », résume un habitant sous couvert d’anonymat. Isaac Kibira lance un cri d’alarme sans équivoque : « La famine qui se profile risque d’exterminer toute la population de cette partie du territoire de Rutshuru ».
Dans la chefferie de Bwito, le spectre de la famine à Bambo devient une réalité tangible. Les greniers sont vides, les champs inaccessibles, et la rébellion continue de s’approprier le peu de ressources disponibles. Les autorités traditionnelles dénoncent cette stratégie de terreur qui frappe délibérément les civils. La communauté internationale est-elle informée de cette catastrophe annoncée dans le Nord-Kivu ?
Cette confiscation généralisée des récoltes par le M23 crée un désastre sans précédent. Les villages du groupement de Bambo, déjà traumatisés par les déplacements forcés, font maintenant face à une lutte quotidienne pour leur survie. Sans intervention urgente, la crise alimentaire à Rutshuru pourrait basculer en tragédie humaine aux proportions inimaginables. La population de Bwito attend désespérément une réponse à sa détresse.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net