Une vague de terreur a frappé Komanda dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025. Des éléments des Forces Démocratiques Alliées (ADF/MTM ISCAP) ont perpétré un massacre faisant au moins 43 victimes civiles. Parmi les morts, 19 femmes, 15 hommes et neuf enfants ont été recensés. La majorité des victimes aurait été égorgée dans un lieu de culte, selon des sources locales.
L’Église du Christ au Congo (ECC) a exprimé une indignation sans équivoque face à cette attaque. Dans un communiqué rendu public ce mardi, l’institution religieuse a qualifié ces actes de “barbares, injustifiables et inhumains”. L’ECC a condamné avec “la plus grande fermeté” ces violences survenues en zone d’état de siège.
Cette situation soulève de lourdes interrogations sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires. Comment expliquer une telle faille malgré la présence combinée des FARDC, des forces onusiennes et des troupes étrangères ? L’ECC rappelle l’urgence d’une approche nationale concertée, évoquant le Pacte social pour la paix comme cadre de solution durable.
Des habitations et boutiques ont été incendiées lors de l’attaque. Plusieurs civils ont été enlevés par les assaillants, aggravant la crise humanitaire dans l’Ituri. En réponse, la MONUSCO a immédiatement renforcé sa présence sécuritaire. Des patrouilles supplémentaires ont été déployées autour de cette localité située à 60 km de Bunia.
Ce drame survient alors que les armées congolaise et ougandaise exécutent l’opération Shujaa contre les ADF. Le 20 juin dernier, un mémorandum révisé prévoyait justement l’extension des opérations à Mambasa, Djugu, Irumu, Mahagi et Aru. Pourtant, selon le dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU, cette opération conjointe n’a pas empêché la persistance des violences contre les civils.
L’ECC exhorte les autorités à diligenter une enquête “sérieuse, transparente et indépendante”. Les communautés touchées sont encouragées à collaborer avec les forces de sécurité. “Que les croyants de toutes confessions persévèrent dans la prière et l’engagement pour une paix durable”, conclut le communiqué.
L’insécurité dans l’Est Congo continue de défier les stratégies militaires. Alors que les FARDC concentrent leurs efforts sur le conflit AFC/M23, les ADF ont profité des vulnérabilités pour étendre leurs opérations. La révision du mémorandum Shujaa suffira-t-elle à inverser la tendance ? La réponse se jouera sur le terrain, où des vies dépendent de l’efficacité des dispositifs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd