Une accalmie notable s’est installée dans le groupement Muhola, territoire de Lubero au Nord-Kivu. Ce répit fait suite aux récentes opérations conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise contre un groupe Maï-Maï local. Le comité de protection communautaire de la chefferie des Baswagha a confirmé mercredi cette amélioration sécuritaire.
Comment cette stabilité retrouvée impacte-t-elle les populations ? Selon les sources locales, plusieurs localités assistent au retour progressif de l’autorité de l’État. Des zones jadis sous la coupe des groupes armés connaissent désormais une présence étatique tangible. Cette évolution marque un tournant dans cette région stratégique du Nord-Kivu.
Les opérations conjointes FARDC-UPDF avaient repris le contrôle de la colline Muhola début juillet. Ce bastion était tenu par un groupe Maï-Maï dirigé par un commandant surnommé « Le Blanc ». Les combats intenses ayant précédé cette reprise avaient créé des vagues de déplacements forcés. Aujourd’hui, la coalition maintient ses positions sur ce point stratégique.
Le comité communautaire lance un double appel pressant. Aux militaires, il demande de consolider leurs positions pour éviter un retour des assaillants. Aux autorités gouvernementales, il réclame une aide urgente pour les victimes des violences. Près de 100 000 personnes seraient affectées par les déplacements forcés autour de Butembo.
La situation humanitaire reste préoccupante dans cette zone située à une centaine de kilomètres de Butembo. Des milliers de familles déplacées manquent de nourriture, d’eau et d’abris. Les infrastructures sanitaires, déjà fragiles, peinent à faire face aux besoins croissants. Cette crise silencieuse menace les progrès sécuritaires récents.
Les opérations conjointes FARDC-UPDF représentent-elles une solution durable ? Les observateurs soulignent que la réussite dépendra de la capacité à maintenir cette présence sécuritaire. Le retour de l’autorité étatique doit s’accompagner de services de base et de mécanismes de réinsertion. Sans cela, le risque de résurgence des groupes Maï-Maï Lubero demeure élevé.
Cette accalmie dans le Nord-Kivu offre une fenêtre d’action cruciale. Les prochaines semaines détermineront si cette trêve se transforme en paix durable. La coordination entre acteurs militaires, administratifs et humanitaires s’avère déterminante pour tourner la page des déplacements forcés et reconstruire Butembo et ses environs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net