Les rebelles de l’AFC/M23 ont consolidé leur emprise dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ce lundi 28 juillet, leurs combattants ont pris le contrôle des localités de Ngululu et Ndete, situées dans le groupement Nyamaboko 1er. Cette avancée stratégique fait suite à de violents affrontements ayant opposé les insurgés aux forces d’autodéfense locales, les wazalendo Nord-Kivu.
Selon des sources militaires et civiles concordantes, l’offensive rebelle a ciblé les positions des wazalendo dans ces deux entités. Les miliciens s’y étaient repliés après la chute récente de Mulema, tombée aux mains de l’AFC/M23 la semaine précédente. Les combats, d’une intensité rare, ont scellé le destin de ces villages désormais sous occupation rebelle.
Une hémorragie humanitaire s’est immédiatement déclenchée. Les habitants de Ngululu et Ndete avaient anticipé l’assaut, fuyant massivement avant l’arrivée des combattants. Deux flux de déplacés Nord-Kivu se sont formés : l’un vers le groupement Waloa Yungu dans le territoire de Walikale, l’autre se dispersant dans la brousse environnante. Des témoins évoquent des colonnes de civils marchant vers l’inconnu, emportant le strict minimum.
Cette escalade survient en contradiction flagrante avec l’accord Doha RDC. Signé récemment entre la rébellion et le gouvernement congolais, ce texte était censé jeter les bases d’un cessez-le-feu durable. Pourtant, les armes continuent de tonner dans le Masisi. Où sont passées les promesses de paix ? La communauté internationale reste silencieuse face à cette violation manifeste.
Les wazalendo Nord-Kivu, milices locales soutenues par Kinshasa, ont subi de lourdes pertes. Leur repli stratégique pose une question cruciale : le dispositif sécuritaire congolais est-il dépassé par la mobilité rebelle ? Les positions défensives semblent s’effriter comme châteaux de sable sous la pression des assaillants.
La situation sécuritaire demeure explosive dans la région. Des mouvements de troupes sont signalés près des localités conquises, laissant craindre de nouveaux combats. Les humanitaires s’alarment : l’accès aux déplacés est quasi impossible dans ces zones de conflit actif. Les besoins en eau, nourriture et abris atteignent des niveaux critiques.
Cette avancée du M23 à Masisi redessine la carte des territoires occupés dans le Nord-Kivu. Elle démontre surtout l’impuissance des mécanismes diplomatiques actuels. Combien de villages devront encore tomber avant qu’une réelle pression internationale ne s’exerce ? Les populations, otages de cette guerre oubliée, attendent une réponse concrète.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
