Quelles solutions africaines pour la paix en RDC ? La question était au cœur de la visite officielle du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Lomé ce vendredi 25 juillet 2025. Lors d’échanges avec son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé, le chef de l’État sénégalais a vivement salué les efforts de médiation déployés par le Togo dans l’Est de la République démocratique du Congo, zone en proie à une crise sécuritaire persistante depuis trois décennies.
Dans un communiqué de la présidence togolaise, il est précisé que Diomaye Faye a « félicité chaleureusement » Faure Gnassingbé pour sa récente désignation comme Médiateur de l’Union africaine dans la crise des Grands Lacs. Le président sénégalais a émis le « vif souhait » que cette mission contribue à une résolution « rapide et pacifique » du conflit, soulignant l’urgence d’une paix durable dans cette région stratégique.
Cette position intervient dans un contexte diplomatique complexe. Alors que les États-Unis ont facilité un accord entre Kinshasa et Kigali, aboutissant à une déclaration de principes signée par le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC-M23 sous médiation qatarie, les deux leaders ouest-africains ont insisté sur la nécessité de solutions endogènes. « Faye et Gnassingbé ont martelé l’impératif de trouver des réponses africaines et concertées », analyse un expert en résolution de conflits, soulignant ainsi la volonté de reprendre l’initiative diplomatique sur le continent.
La médiation RDC portée par Faure Gnassingbé s’inscrit dans une dynamique plus large de sécurisation du continent. Les deux présidents ont conjointement exhorté les pays africains à intensifier leur coopération contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics illicites. Ces fléaux, ont-ils rappelé, constituent des entraves majeures au développement économique de l’Afrique et requièrent une réponse collective immédiate.
Sur le front économique justement, des avancées significatives ont été saluées. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) a été présentée comme un vecteur essentiel d’intégration régionale. Un appel pressant a été lancé aux États non encore engagés à rejoindre ces initiatives structurantes pour l’avenir économique du continent.
Face aux défis climatiques dont les impacts économiques s’accentuent, les deux dirigeants ont plaidé pour un renforcement des coopérations bilatérales et multilatérales. La protection de l’environnement et l’atténuation des effets du changement climatique sont désormais indissociables des agendas de développement, ont-ils souligné, rappelant la vulnérabilité particulière du continent africain.
Cette rencontre illustre la montée en puissance d’une diplomatie proactive dans la résolution de la crise des Grands Lacs. Alors que l’accord paix AFC-M23 négocié sous parrainage extérieur reste fragile, l’implication directe de médiateurs africains comme Faure Gnassingbé pourrait apporter une légitimité locale indispensable à tout règlement durable. Reste à savoir si cette dynamique parviendra à créer un consensus entre toutes les parties prenantes d’un conflit aux ramifications complexes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net