Imaginez : 600 kilos de déchets plastiques, hier étouffant les rues de Kindu, transformés en braises écologiques Maniema par des mains expertes. Samedi 26 juillet 2025, cette alchimie verte a connu un succès fulgurant lors d’une vente publique organisée par l’ONG Femmes Secouristes Para-ecclésiastiques. En quelques heures, toutes les braises ont été écoulées, révélant l’engouement d’une population assoiffée d’alternatives durables.
Derrière cette révolution silencieuse se trouve un groupe de femmes entrepreneurs environnement, pionnières dans la province du Maniema. Leur procédé ? Collecter les sacs et emballages qui jonchent les artères de Kindu pour les fondre et les compacter en briquettes combustibles. Un recyclage déchets plastiques RDC qui répond à une double urgence : l’étouffement des sols congolais sous les ordures et la déforestation galopante liée à la production de charbon de bois. « Ces braises ne salissent ni les mains, ni la maison », souligne Josée Kimbalanga, coordinatrice nationale de l’ONG, insistant sur leur triple vertu – écologique, économique et sanitaire.
L’enthousiasme des acheteurs témoigne d’un changement palpable. « Depuis ma naissance, je n’avais jamais vu ce type de braises », confie une cliente, émerveillée par cette énergie propre Congo. Une autre y voit un rempart contre la destruction des forêts : « Si ça marche, ça aidera à réduire la déforestation ». Et les résultats parlent d’eux-mêmes : les braises, vendues à prix accessible, offrent une combustion longue et sans fumée toxique, protégeant à la fois les poumons et les arbres.
Ce projet écologique Kindu, soutenu par le gouvernement provincial, est bien plus qu’une solution technique. C’est un levier d’autonomie pour des femmes longtemps marginalisées. Amina Blandine, bénéficiaire du programme, le résiste avec émotion : « Grâce à ce travail, je peux subvenir aux besoins de ma famille ». Chaque kilo de plastique recyclé génère des revenus directs, transformant les déchets en or social. Une économie circulaire où la lutte contre l’insalubrité finance l’émancipation féminine.
Pourtant, l’ombre d’un défi plane. La demande dépasse déjà la production artisanale. Josée Kimbalanga lance un appel pressant : « Nous avons besoin du soutien des autorités et partenaires pour amplifier notre action ». Car derrière ces 600 kilos vendus se cache une vérité crue : chaque minute, des hectares de forêt congolaise partent en fumée. Ces braises, issues des poubelles de Kindu, pourraient-elles devenir le fer de lance d’une transition énergétique nationale ?
Dans l’immédiat, cette initiative rayonne comme un modèle d’innovation inclusive. Elle prouve que la bataille pour l’environnement en RDC se gagne aussi par l’intelligence locale et le courage des femmes. Alors que le Maniema montre la voie, une question s’impose : quand l’État congolais saisira-t-il cette torche écologique pour éclairer tout le pays ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net