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Édito de la semaine du 21 au 27 juillet 2025 — RDC : sécurité vacillante, mobilisation pressante

Encore une semaine de bouleversements majeurs pour la RDC. Tandis que l’ombre persistante des violences à l’Est et des crises humanitaires pèse sur la nation, Kinshasa connaît elle aussi l’échec de certaines promesses ambitieuses comme Bopeto, révélant la fragilité de notre cohésion sociale. Face à la lassitude – et parfois l’indifférence – qui s’installe, faut-il accepter la “normalité” du chaos ? Ou construire ensemble une rupture déterminée, où exigence de gouvernance rime avec refus de l’impunité et inclusion pour tous ?

La semaine écoulée confirme une lente mais implacable spirale sécuritaire à l’Est du pays. Attaques ciblées des ADF, massacres de civils à Komanda et Bukera, exodes dans le Nord-Kivu, écoles incendiées ou fermées empêchant plus de 25 000 enfants et adolescents d’accéder à leur avenir – la cartographie de la peur s’élargit. Malheureusement, la signature de déclarations de principes à Doha ou d’accords bilatéraux se heurte à la réalité terrain : le M23 suspend sa participation au dialogue tant que 700 détenus ne sont pas libérés, et la criminalité endémique s’étend, jusque dans les grandes villes où le couvre-feu devient la norme (Kasindi, Goma). L’appel à une politique résolue, concertée, et centrée sur la défense des populations ne peut être reporté.

Mais cette insécurité structurellement ancrée interroge aussi la gouvernance. Cette semaine, la RDC a osé hausser la voix à l’ONU pour réclamer la reconnaissance du « génocide congolais » : un cap historique qui vise à exiger justice pour les millions de victimes et replacer la question du Congo au centre des consciences internationales. Dans le même temps, la clameur pour un dialogue national inclusif, relayée par la CENCO-ECC mais aussi par les voix citoyennes et politiques (Fayulu, symposiums anti-corruption, mobilisations féministes), témoigne du besoin crucial de cohésion et de repenser les chantiers de paix. Pourtant, la justice interne vacille : Libération-hâte des condamnés du dossier Chebeya, condamnation exemplaire d’un policier à Mwene-Ditu ou cris des victimes de la guerre des Six Jours pour la régularisation des indemnisations. Le refus de l’impunité n’est toujours pas systématique.

Signe des temps, le gouvernement tente de réformer en profondeur tous azimuts : auto-financement des universités, décrets ZES pour stimuler l’investissement, formalisation du secteur informel, adoption de stratégies inclusives (fin de l’exclusion scolaire des filles enceintes, mobilisation autour de la salubrité urbaine). Mais ces mesures, aussi ambitieuses soient-elles, peinent à se traduire au quotidien par un réel mieux-être pour la majorité. Les territoires de Walikale voient pourrir leurs récoltes faute d’accès routier, des dizaines de milliers de déplacés implorent encore l’aide humanitaire, et 38 000 cas de choléra plongent quatorze provinces dans l’urgence épidémique, démontrant que la vie ordinaire reste sous la coupe de l’instabilité.

Face à la lassitude, la RDC doit refuser la normalisation du drame. La population – jeunes, enseignants, femmes leaders, journalistes, ONG – multiplie ces jours-ci les signaux d’alerte pour une refondation éthique, démocratique et inclusive. Nul sursaut ne viendra sans une action politique cohérente, un retour de l’autorité légitime, une justice impartiale. Les engagements internationaux, les réformes et les appels à la mémoire collective, du Genocost aux réconciliations symboliques, ne seront crédibles que si la vie, la dignité et la paix sont enfin placées au cœur de la gouvernance congolaise.

L’actualité de cette semaine nous met face à nos responsabilités : la sécurité, la justice et l’éducation des enfants ne peuvent plus attendre ni alimenter de nouvelles promesses sans lendemain. Ce combat pour la dignité exige la mobilisation de tous : société civile, institutions, citoyens et partenaires internationaux. Refusons l’habitude du malheur, osons inventer, dans la douleur et le doute, les fondations d’un État de droit solide et d’une vraie cohésion nationale. Face à l’immobilisme, chaque voix doit s’unir pour bâtir un Congo où la vie compte plus que les discours, et où la gouvernance n’est plus dissociée de la justice ni de l’inclusion.

— La Rédaction de CongoQuotidien

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