Quel avenir se dessine pour les milliers de jeunes Congolais affrontant cette semaine l’épreuve tant redoutée de l’Examen d’État ? Ce lundi 28 juillet marque le coup d’envoi de la session ordinaire 2025 dans la province éducationnelle Équateur 1, où 13 509 candidats finalistes du secondaire entament un marathon intellectuel de quatre jours. Répartis dans 59 centres d’examen disséminés à travers la région, ces élèves clôturent ainsi des années d’efforts scolaires dans un contexte national où le taux de réussite fluctue dangereusement d’une année à l’autre.
Selon les chiffres officiels communiqués par Madame Véronique Kidiata, inspectrice principale provinciale, la démographie des candidats révèle des disparités persistantes : 7 611 garçons contre 5 882 filles composent cette cohorte, auxquels s’ajoutent 16 candidats masculins du cycle court. Ces données soulèvent immanquablement la question de la parité dans l’accès à l’éducation terminale en milieu rural. La répartition géographique des centres d’examen Mbandaka, épicentre des épreuves avec 24 sites, et les territoires périphériques de Bikoro, Ingende, Lukolela et Bomongo (totalisant 35 centres), illustre le défi logistique que représente l’organisation d’un tel événement dans une région aux infrastructures souvent précaires.
La cérémonie solennelle d’ouverture s’est déroulée sous l’autorité du vice-gouverneur Thomas Boyenge Ifaso, dans l’enceinte de l’Institut des Frères des Écoles Chrétiennes. Une présence symboliquement forte, alors que des superviseurs nationaux et les membres du comité élargi de l’éducation nationale et de nouvelle citoyenneté observaient minutieusement le déroulement des opérations. Cette supervision accrue répond-elle aux critiques récurrentes sur les fuites de sujets ou les fraudes massives qui ont entaché les éditions précédentes ? Les autorités semblent déterminées à restaurer la crédibilité de ce diplôme clé pour l’avenir professionnel de la jeunesse congolaise.
Dans les salles surchauffées de Mbandaka, l’ambiance mêlait concentration palpable et nervosité contenue. « C’est l’aboutissement de douze années de scolarité », confie un professeur sous couvert d’anonymat, « mais beaucoup de nos élèves ont étudié dans des conditions déplorables : salles surpeuplées, manuels inexistants, enseignants payés avec des mois de retard ». Ces réalités quotidiennes interrogent la capacité du système éducatif congolais à offrir des chances équitables à tous les candidats finaux secondaire, particulièrement dans les zones enclavées.
La session ordinaire RDC 2025 dans l’Équateur 1 représente bien plus qu’une simple formalité administrative. Elle constitue un baromètre de l’efficacité des politiques éducatives provinciales et un rite de passage crucial pour des adolescents dont l’avenir se joue en partie cette semaine. Alors que les premières copies sont remplies, reste à savoir si les résultats refléteront les investissements promis par les autorités – ou s’ils ne feront que confirmer les inégalités structurelles du système. La réponse tombera dans quelques semaines, déterminant pour des milliers de familles l’espoir d’une ascension sociale par le savoir.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd