Une décision lourde de conséquences a été prise par les autorités religieuses de l’Ituri. Monseigneur Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a ordonné la suspension immédiate de toutes les activités ecclésiastiques à la paroisse Saint Jean de Capistran. Cette mesure fait suite à une attaque CODECO Ituri d’une rare violence survenue le 21 juillet 2025 dans la localité de Lopa, territoire de Djugu.
Lors de cette incursion, des miliciens ont commis des actes qualifiés de profanation eglise Bunia par le prélat. Le sanctuaire marial a été vandalisé, la résidence des prêtres saccagée, et le Très Saint Sacrement profané avec une brutalité inouïe. Des témoins rapportent que l’eucharistie a été répandue au sol tandis que des objets liturgiques étaient systématiquement détruits.
Mgr Uringi a rendu publique sa décision par décret ce dimanche 27 juillet. Il invoque explicitement le canon 1211 du droit canonique qui stipule qu’un lieu sacré profané ne peut accueillir de célébrations tant qu’une réparation pénitentielle n’a été accomplie. « Cet acte gravement injurieux exige une restauration canonique », a-t-il déclaré, soulignant l’atteinte à la sainteté des lieux.
La suspension activites paroissiales implique l’arrêt complet des sacrements et rassemblements dans l’édifice souillé. Les prêtres demeurent autorisés à rencontrer les fidèles dans d’autres structures du diocese Bunia, mais le cœur pastoral de Lopa est désormais interdit au culte. Combien de temps durera cette mesure exceptionnelle ? Tout dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire locale et de la réalisation du rituel de purification.
Face à cette violence milice Ituri, les autorités diocésaines ont officiellement saisi le gouvernement provincial et la MONUSCO. Une enquête approfondie est exigée pour identifier les responsables de ces exactions et organiser des réparations matérielles. L’évêché réclame justice pour ce qui constitue une attaque contre la liberté de culte et la paix sociale.
Dans un appel solennel, Mgr Uringi a exhorté les fidèles au calme et au respect des directives pastorales. « Traversons cette épreuve dans la dignité et la prière », a-t-il insisté, alors que la région reste en proie à des cycles récurrents de violence. Cette suspension sans précédent rappelle cruellement l’impact des conflits armés sur la vie spirituelle des communautés.
La réouverture de la paroisse demeure conditionnée à deux facteurs : la sécurisation durable de Lopa et l’accomplissement des rites expiatoires prescrits. En attendant, c’est toute une communauté chrétienne qui se trouve privée de son lieu de rassemblement, symbole poignant de la fragilité de la paix en Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net