Une nouvelle vague de terreur a frappé le territoire d’Irumu dans la nuit du 27 juillet. Des combattants présumés des Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont perpétré un massacre à Komanda, localité située à 75 km de Bunia. Le bilan provisoire fait état d’au moins trente civils tués lors d’une attaque ciblant délibérément une assemblée religieuse.
Selon des sources locales concordantes, l’assaut s’est produit vers minuit contre un groupe de fidèles réunis en veillée de prière. Ces chrétiens préparaient activement le sacrement de confirmation prévu ce dimanche matin. Des déplacés vivant aux abords immédiats ont également été pris pour cible dans cette violence extrême qui caractérise les actions des islamistes en RDC.
“L’absence totale de signaux d’alerte préalable rend cette attaque particulièrement inquiétante”, confirme un observateur sécuritaire. Le modus operandi inhabituel suggère une évolution tactique des groupes armés dans cette zone pourtant considérée comme relativement stable depuis deux ans. Comment expliquer cette résurgence soudaine de violence dans le territoire d’Irumu ?
Pascal Kisezo, président de la société civile locale, rapporte des destructions matérielles significatives : “Des boutiques commerciales au parking de Buliki, près de l’agence CADECO, ont été réduites en cendres par les assaillants”. Ce secteur abritait paradoxalement une position avancée des Forces Armées de la RDC (FARDC), remettant en question l’efficacité du dispositif sécuritaire dans le territoire de Djugu.
Cette tragédie survient après une période d’accalmie relative attribuée aux opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise. Les ADF, repoussés vers Mambasa voisin, semblaient avoir déserté le secteur de Komanda. L’extension récente des opérations militaires vers ce territoire frontalier aurait-elle provoqué un retour offensif des islamistes ? Les autorités restent muettes sur cette hypothèse.
Les survivants décrivent une scène de chaos absolu. Parmi les victimes figurent des catéchumènes qui devaient recevoir leur confirmation le lendemain. Le choc psychologique traverse désormais toute la communauté, confrontée à l’impensable : la profanation d’un lieu de culte et l’extermination de croyants en prière.
Cette attaque meurtrière relance le débat sur la sécurisation des civils dans l’est de la RDC. Malgré les déploiements militaires et les déclarations d’intention, les populations du territoire d’Irumu demeurent exposées à la barbarie des groupes armés. La communauté internationale observe-t-elle impuissante cette répétition de massacres ? L’urgence d’une stratégie cohérente contre les ADF s’impose plus que jamais.
Une enquête des autorités militaires serait en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce drame. Le gouverneur de l’Ituri n’a pas encore officiellement réagi à ce qui constitue l’attaque la plus sanglante enregistrée dans la province depuis plusieurs mois.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd