L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) clôture son intervention médicale à Uvira, dans le Sud-Kivu, à la fin du mois de juillet 2025. Cette décision marque la fin d’une mission débutée en novembre 2024, l’ONG ayant jugé ses objectifs médicaux pleinement atteints. Dès maintenant, MSF ne prendra plus en charge les nouveaux cas de blessés ou de choléra à l’Hôpital Général de Référence d’Uvira.
Mais comment les équipes locales feront-elles face ? Selon MSF, un transfert de compétences rigoureux a été effectué : les personnels de santé sont désormais « pleinement équipés et formés » pour assurer une prise en charge autonome. Toutefois, comme un médecin qui garde un œil sur son patient après traitement, l’ONG maintiendra une surveillance épidémiologique et se tient prête à réagir à toute nouvelle urgence sanitaire à Uvira.
Le bilan de cette intervention médicale dans le Sud-Kivu est significatif : 203 patients blessés par balles ou traumatismes graves ont reçu des soins essentiels, tandis que 1626 cas de choléra ont été traités dans les zones de Ruzizi, Uvira et Kiliba. Fait notable, 604 survivantes de violences sexuelles ont bénéficié d’une prise en charge spécialisée. Ces chiffres soulignent l’impact concret de MSF dans une région où les besoins sanitaires criants persistent.
Pourtant, la fin de cette intervention médicale survient dans un contexte fragile. Uvira et son territoire accueillent près de 250 000 personnes déplacées, vulnérabilisées par les conflits et les récentes inondations dans la zone de santé de Nundu. Ces catastrophes naturelles ont détruit des infrastructures sanitaires vitales et laissé des milliers de personnes sans abri, créant un terreau fertile pour les épidémies.
Que retenir de ce retrait ? Si MSF Uvira passe le relais avec un bilan positif, les défis restent immenses. Les autorités congolaises devront amplifier leurs efforts pour consolider les acquis, surtout face à la menace récurrente du choléra à Ruzizi. La population locale, elle, espère que cette autonomie nouvellement acquise résistera aux futures urgences sanitaires. Comme le souligne un agent de santé local : « MSF nous a donné les outils, mais c’est à nous maintenant de bâtir un système résilient ».
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd